Revendications des enseignants - Les grévistes lâchés par leur supérieur


Trois heures. C'est le temps qu'il a fallu pour sortir une décision commune sur la reprise des cours, entre les chefs d'établissements et leurs chefs hiérarchiques, à l'amphi du lycée Jean Joseph Rabearivelo Analakely, hier. « Il vaut mieux se remettre au boulot car la note de service du ministère de l'Éducation nationale insinue une menace de pénalisation pour les responsables nommés qui s'entêtent à maintenir la grève. On dit qu'on peut passer à la suspension des soldes», confie un chef d'établissement, qui était présent à cette négociation. Effectivement, le ministre de l'Éducation nationale, Gatien Horace a annoncé la prise de mesure pour ceux qui continuent à bloquer le fonctionnement de l'enseignement, étant donné que l'État a déjà approuvé une partie des revendications, à savoir, le paiement d'une indemnité spéciale de 25 000 ariary, à partir du mois d'octobre. Le gouvernement est passé à l'acte en limogeant deux directeurs régionaux de l'Éducation nationale (DREN), celui de Sava et celui d'Alaotra Mangoro, le 17 juillet. D'autres DREN et des chefs de circonscription scolaire (CISCO) y passeraient. Les enseignants qui sont devenus des grévistes fervents dans le seul but de revendiquer l'amélioration de leurs conditions de vie sont ébahis devant cette décision. « Au tout début des grèves, des responsables nommés nous ont obligés à grossir les rang des manifestants. Ils imposaient même des fiches de présence. Au début de cette semaine, on nous a encore obligés à signer une pétition indiquant la poursuite de la grève. Et voilà qu'ils changent d'avis car leur intérêt est en jeu », regrette un enseignant. Fin de manifestation Cette déclaration indique la fin de manifestation à Antanimbarinandriana. «Il n'y a plus de discussion possible. C'est le chef d'État lui-même qui a annoncé officiellement les réponses aux revendications des enseignants», indique Hasiniaina Randrianarivo, coordinateur des manifestations à Antanimbarinandriana. Ils avouent leur insatisfaction. « Ce n'est qu'une petite partie de nos requêtes qui a été approuvée. On consent à se remettre au boulot, mais si jamais ces promesses ne seront pas honorées, nous recommencerons », menace un meneur de grève. Le syndicat des enseignants malgaches (SEMPAMA Nosy), par contre, fait appel aux enseignants pour maintenir la manifestation. Une telle obstination pourrait nuire à la vie des enfants de la masse populaire dont l'enseignement est le seul moyen qu'ils ont en main pour sortir de la pauvreté.
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