Afin de se démarquer des autres peintres, la nouvelle génération n’hésite pas à creuser d’autres voies. Ainsi, elle utilise des matériaux particuliers pour se singulariser et s’unir, le temps d’une exposition. Avec la fraîcheur de la vingtaine, la jeunesse déborde d’enthousiasme et d’audace pour créer avec ce qu’il y a, là où elle se trouve. La peinture connaît le même phénomène. S’appropriant des bases nécessaires, les jeunes peintres tentent d’imposer leur propre style avec une touche particulière dans leur travail, et ils réussissent à acquérir l’admiration du public. « Étonner » par tous les moyens peut attirer l’attention. Que ce soit par les techniques, par les matériaux ou par la forme. De plus en plus de jeunes artistes sont conquis par cet esprit visant à sortir des chemins battus. Richianny Ratovo a vingt-trois ans et adore la peinture depuis sa tendre enfance. Voulant maîtriser cet art, elle a appris les bases au sein du Cercle germano-malagasy (CGM) Analakely. Elle s’est alors rendue compte que pour se faire un nom dans ce domaine, il faut créer la surprise. Fille de ferronnier d’art, elle s’est inspirée des techniques de son père et les adapte à la peinture. De là est venue l’idée d’utiliser le feu, une méthode appelée pyrographie. Et elle a choisi des supports adéquats. En fait, sa famille travaille aussi le cuir. Et ce matériau, elle l’a fait sien, tout comme le bois, pour créer des œuvres. Toutefois, manier le feu n’est pas chose facile, dans ce cas précis.
Notoriété
« La pyrographie exige beaucoup d’attention et de précision. Parfois, je sentais des crampes mais la passion prenait toujours le dessus. J’oublie la douleur une fois l’œuvre terminée », confie-t-elle avec le sourire.
Soucieuse de la protection de l’environnement, Richianny récupère du bois autant qu’elle peut et évite le gaspillage. Elle présente, actuellement, ses nouvelles œuvres à l’exposition intitulée
« Duo », au CGM, en compagnie d’un peintre de sa génération, qui se spécialise dans un style différent.
De fait, Natoa Rasolonjatovo est l’autre élément de ce « Duo » de peintres. Il a forgé sa bonne réputation en traçant ses coups de pinceau sur du verre. Depuis sa première exposition à l’âge de neuf ans, il n’a pas cessé d’épater par la qualité de ses tableaux. Et sa notoriété a dépassé nos frontières. Fidèle à sa marque de fabrique par l’utilisation de l’acrylique sur du verre, ce jeune bourré de talents sait faire pétiller les couleurs. À seulement vingt ans, Natoa figure parmi les peintres les plus admirés de sa génération.
Des points communs
Mis à part leurs âges et leur passion, Richianny Ratovo et Natoa Rasolonjatovo présentent d’autres points communs. Ils ont été formés au CGM Analakely. Ces deux peintres puisent également leur inspiration dans les scènes de la vie malgache. Chacun conçoit sa perception à partir de la situation ressentie. Chaque œuvre véhicule une émotion de la vie, un instant piqué dans le quotidien de leurs compatriotes et la richesse de notre culture. Le résultat est tout simplement saisissant.
« Quand j’ai vu ce qu’elle a fait, je me suis dit que nous avons des choses en commun tout en ayant chacun son propre style. Ce qui nous a poussé à initier cette exposition ensemble », avoue Natoa Rasolonjatovo.
Quinze tableaux composant « Duo » sont exposés au CGM jusqu’à demain.
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Natoa Rasolonjatovo utilise le verre et de l’acrylique pour ses œuvres.[/caption]
Photos : Tojo Razafindratsimba