Visite à Toamasina - Rajaonarimampianina change de style


De retour dans la ville du Grand port, le président de la République montre un nouveau visage. Il mise sur la proximité avec la population et le terrain. Au taquet. En dix jours, il s’agit de la seconde visite de Hery Rajaonari­mampianina, président de la République, à Toamasina. Durant toute la journée d’hier, le chef de l’État a sillonné de long en large la ville du Grand port, récemment ravagé par le cyclone Ava. Entre les différentes inaugurations, cette seconde tournée dans la capitale de la région Atsinanana est aussi, comme il l’a dit, une manière de voir le rythme du relèvement de la ville. Cette deuxième visite, bien qu’elle coïncide avec le lancement de travaux d’infrastructures ou encore l’inauguration de nouveaux bâtiments, semble marquer un tournant dans la méthode Rajaonarimampianina. Le chef de l’État a, visiblement, voulu afficher plus de proximité avec la population et le terrain. Critiqué pour ses maladresses communicationnelles après le passage du cyclone Enawo, l’année dernière, le locataire d’Iavoloha a vraisemblablement, voulu éviter les fausses notes, cette fois-ci. « Je suis ici pour voir moi-même le déroulement du relèvement après le passage du cyclone », a-t-il déclaré dès son arrivée à l’aéroport d’Ambalamanasa. Dès le début de sa journée marathon dans la capitale du Grand port, le président Rajao­narimampianina a cassé avec les longs discours, privilégiant l’échange avec quelques têtes au sein de l’assistance pour s’enquérir des urgences à résoudre au lendemain d’Ava. Ordre Le problème de l’électricité a été, notamment, mis en exergue. Après avoir immédiatement interpellé le directeur local de la société Jirama, le chef de l’État a affirmé que le courant dans la toute la ville du Grand port « sera rétablit d’ici mercredi ». Toujours pour prendre le pouls des habitants meurtris récemment par les intempéries, Hery Rajaonari­mampianina a clôturé la journée par une balade sur le bord de la plage. « Lorsque j’étais ici, il y a dix jours, c’était une ville dévastée par le cyclone que j’ai visitée. Je suis ravi de voir aujourd’hui des visages souriants et joyeux », a-t-il déclaré. Autre difficulté soulevée par les habitants de la capitale de la région Atsinanana, mais qui prévaut pour tous les Malgaches depuis un bon moment, est la hausse du prix du riz. Le road show présidentiel à Toamasina a, justement, été l’occasion pour le chef de l’État de constater l’arrivée des 44 000 tonnes de riz nouvellement importées. « Avec cette nouvelle cargaison, cela fait un total de 70 000 tonnes de riz que nous avons importées. Nous continuons à le faire pour que le pays n’en manque pas. Les prix du riz importé sont largement moins chers que ceux du riz local », a soutenu le locataire d’Iavoloha. Il a ainsi ajouté, « nous avons suffisamment de riz pour combler le manque et d’autres importations sont en route. Aussi, je donne l’ordre aux responsables à tous les niveaux, d’être stricts. Punissez, jetez en prison ceux qui osent encore abuser de la population ». Pour que ces ordres soient effectifs et atteignent qui de droit, le chef de l’État a insisté pour avoir à ses côtés le Premier ministre, le ministre du Commerce et de la consommation, ou encore, les responsables des entités décentralisées et déconcentrées. Les autorités gouvernementales, administratives et décentralisées, jusqu’ici, ont eu des difficultés à mettre un terme à l’inflation sauvage du prix du riz. Cette fois-ci le locataire d’Iavoloha a choisi de leur donner un ordre direct devant la presse et l’assistance. Déjà l’usage du mot ordre n’est pas habituel dans le vocabulaire du président de la République. À l’entame d’une année présentée comme celle de la capitalisation des acquis et renforcement de l’impact positif du travail sur le quotidien des ménages, mais aussi, une année électorale, le locataire d’Iavoloha, semble vouloir se présenter comme un Chef, menant sa troupe sur le champ de bataille. Sur le plan politique, « la reconstruction du pays », a été le message martelé par Hery Rajaonari­mampianina. « La reconstruction nécessite un leadership fort. Le Président a fait et en fait preuve pour vous mener vers le développement du pays », a-t-il affirmé. Garry Fabrice Ranaivoson
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