Toamasina - Le riz coûte encore cher


Des habitants de Toamasina se sont plaints de la hausse du prix du riz à Toamasina. La solution semble venir de loin. Incompréhension. À l'arrivée du président de la République, Hery Rajaonarimam­pianina à Toamasina, des habitants ont clamé haut et fort que le riz coûte cher. «Nous vous prions de trouver une solution car le prix du gobelet coûte 800 ariary actuellement chez nous», s'est adressée une habitante de Toamasina, hier au président. 44000 tonnes de riz indien et pakistanais sont arrivées au port de Toamasina hier et le président en personne est venu le constater au port de Toamasina. «Logiquement, il n'y aura pas de pénurie car 70000 tonnes de riz soit l'équivalent de deux mois de stock en tout sont disponibles à Toamasina», a alors affirmé le président de la République. Là où le bât blesse, c'est que malgré l'abondance de l'offre, le prix du riz importé persiste dans la hausse. Ce qui dépasse la compréhension des simples citoyens. «Je ne comprends pas trop la raison de ce prix alors que ce riz arrive par bateau ici à Toamasina. Il n'y a donc pas de coût extra de frais de transport pour les transporter aux grossistes et détaillants. Et logiquement, le frais jusqu'au bazar be de Toamasina ne serait pas le même que jusqu'à Antananarivo par exemple», explique un autre habitant. Le ministre du Commerce Nourdine Chabani insiste sur le fait que c'est le riz local qui coûte cher et non le riz importé. «Le riz local coûte cher quand il n'y a pas assez d'offres. Pour le riz importé, c'est au niveau du circuit de distribution qui pose problème. Nous sommes en train de ratisser au peigne fin le prix venant des importateurs jusqu'aux détaillants», a-t-il expliqué. Politique Au marché de Toa­masina, il y a une semaine encore, le prix du riz import et du riz local était à peu près le même. 2600 ariary pour le Makalioka, et 2500 ariary pour le prix du riz stock, soit 700 à 720 ariary pour le gobelet de Makalioka et 680 ariary en moyenne pour le stock. Les raisons de la hausse ne seraient pas à chercher du côté des grossistes et détaillants. Ce n'est pas non plus en raison de la chute de l'ariary. «Les commandes de ce nouvel arrivage s'est fait il y a un mois de cela, et même un peu plus tôt. Et les bateaux mettent en moyenne quinze jours pour arriver à Toamasina», précise un importateur basé à Toamasina. Le prix devrait donc connaître une hausse seulement le mois prochain si l'on tient compte de la volatilité de la monnaie nationale. En revanche, aux dernières explications des grossistes d'Anosibe, lors de l'arrivée massive de riz au début du mois de décembre pour faire face aux demandes élevées en période de fête, le sac de 50kg de riz importé en moyenne se vendait entre 94 000 et 110 000 ariary, ce qui fait que le kilo s'achetait normalement entre 2000 et 2300 ariary chez le détaillant. Un coût incluant déjà alors tous les frais y compris ceux du transport, du port à Antananarivo, du batelage et autres. Toujours est-il que le prix du riz de luxe connaît actuellement une légère hausse à Anta­nanarivo. Alors quelle est l'explication de la hausse soudaine à Toamasina en l'espace d'une semaine et de la légère hausse actuelle dans la capitale. Le président de la République, Hery Rajao­narimampianina a «donné l'ordre» de voir de près le problème et d'aller jusqu'à «emprisonner» les profiteurs, spéculateurs, et ceux qui jouent encore sur le dos du peuple de par la rétention des stocks. Mais, le problème est ailleurs. «Le riz est un produit politique», avance un analyste. Mirana Ihariliva
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