HCC - Vague de requête en annulation


Le dépôt de requêtes aux fins d’annulation s’enchaine à la HCC. Les candidats n’ont que quarante huit heures après publication des résultats provisoires. Prévisible. L’agenda des hauts conseillers constitutionnels est bien garni cette semaine. En plus du traitement des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, ils auront à se prononcer sur une vague de contestations. Quelques heures après la publication des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des candidats se sont rendus au greffe de la Haute cour constitutionnelle (HCC) pour y déposer leur requête. Ainsi, Tabera Randriamanatsoa accompagné de Jean-Jacques Ratsie­tison, Eliana Bezaza Manasy et Arlette Rama­roson ont représenté le collectif des candidats pour déposer une requête aux fins d’annulation du scrutin du 7 novembre. Hery Rajao­narimam- ­pianina a également adopté cette démarche. Depuis le début de la campagne électorale, le collectif des candidats a usé toutes les voies possibles pour dénoncer que les conditions d’une élection libre, transparente et acceptée par tous ne sont pas réunies. De dépôt de requêtes à la HCC, de la conférence souveraine, des manifestations de rue, tous les recours ont été exploités par ces candidats, mais en vain. Le dépôt d’une requête aux fins d’annulation est ainsi une suite logique de leur démarche. La loi prescrit, en effet, un délai de quarante-huit heures après la publication des résultats provisoires pour formuler des recours auprès de la HCC. « Nous n’avons pas été entendus alors que maintenant tout le monde critique les résultats de ce scrutin entaché de fraudes», déplore Eliana Bezaza Manasy en marge du dépôt de leur requête. Imperfections Au vu des résultats publiés par la CENI, le camp Hery Rajaonarimampianina confirme être la victime d’une fraude massive. Dans une conférence de presse, la commission juridique du candidat a exposé des preuves en sa possession. Les « bleus » ont présenté une urne non transparente qui aurait été utilisée « dans plus de six cent bureaux de vote qui risquent d’handicaper plusieurs candidats ». Ils ont également montré des centaines de bulletins uniques « constatés par un huissier » pour prouver que les voix obtenues par le candidat n°12 ont été substituées. « Nous allons déposer une requête aux fins d’annulation du scrutin à la HCC et saisir le parquet », annonce la commission juridique. Dans leurs pages officielles sur facebook, les candidats Marc Ravalomanana et Andry Nirina Rajoelina ont entériné les résultats publiés par la CENI. En marge de la cérémonie de samedi, maitre Hanitra Razafimanatsoa affirme également l’intention du camp Ravalomanana de déposer une requête auprès de la HCC. «Nous avons remarqué des anomalies et des imperfections. Nous avons encore quarante huit heures pour déposer une requête auprès de la HCC », note-t-elle. La nature de la requête n’a toutefois pas été révélée. L’assistance présente lors de la cérémonie de publication des résultats provisoires du scrutin du premier tour à Nanisana est révélatrice. Parmi les trente-six candidats, seuls Marc Ravalomanana et André Dieudonné Mailhol se sont fait représenter. Par ailleurs, aucun membre du gouvernement n’a été aperçu. Dans l’histoire des élections à Madagascar, la Cour constitutionnelle n’a jamais accepté l’annulation totale d’une élection présidentielle. En 2013, les législatives de la circonscription de Sainte-Marie a été annulée au détriment de la candidate Yvette Sylla. Dans le monde, la décision de la Cour suprême kényane a été historique en invalidant les résultats de l’élection présidentielle de septembre 2017. Mais Madagascar n’est pas le Kenya.  
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