Santé publique - Des époux succombent simultanément à la suspicion de peste


L’effectif sur la peste augmente en douce. La maladie a frappé une famille de paysans à Analavory, hier. Drame dans un petit village à Analavory. Quatre enfants de bas âge ont perdu leurs parents simultanément, hier matin. La peste pulmonaire a eu raison du mari et de sa femme, respectivement âgés de 43 et de 42 ans, selon le résultat de leur prélèvement sur un test de diagnostic rapide (TDR). Leur plus jeune enfant est âgé de 1 an et demi. « Ils étaient malades, depuis samedi, selon le rapport de leurs proches. Malheureusement, ils ne sont pas allés se faire soigner au centre de santé», explique le gendarme principal de première classe, Gaëtan Satahasimbola, chef de Poste avancé à Analavory, hier. Ce sont leurs enfants qui ont informé leurs proches du décès de leurs parents, vers 9 heures du matin. Ces époux ont été enterrés, hier même, dans une fosse commune, afin de prévenir la propagation de la maladie. La manipulation du corps d’un pestiféré présente un risque élevé de transmission de la maladie. Le ministère de la Santé publique et l’Organisation mondiale de la Santé ont déjà présenté le modèle d’enterrement digne et sécurisé pour rendre possible l’enterrement d’un pestiféré dans le tombeau familial, mais il n’est pas encore effectif. Propagation des feux Les enfants de ces nouvelles victimes de la peste n’auraient pas encore présenté les symptômes de la peste, jusqu’à hier, mais il est fort probable qu’ils ont été contaminés. La peste pulmonaire se transmet par des gouttelettes respiratoires, alors qu’ils ont été tout le temps en contact avec leurs parents. Soixante-dix personnes en contact avec les décédés, y compris ces enfants, ont reçu les médicaments de prévention de la peste. Le village a été désinfecté. Ce serait la première fois que la peste fait des victimes dans ce village, à 30 kilomètres d’Analavory. « C’est sûrement la propagation des feux de brousse qui a causé cette maladie. Tout est parti en feux autour du village et les rats montent au village », reprend la source. Ces rongeurs transmettent la peste à l’homme, à travers les puces. L’élimination de la peste est pour l’instant, impossible. On doit toujours s’attendre à ce que des cas surviennent à chaque saison pesteuse. Car tant que nous pratiquons les feux de brousse, tant que nous vivons dans l’insalubrité, et tant que nous continuons à enterrer des personnes qui ont succombé de la peste dans le tombeau familial et le rouvrir avant sept ans, nous restons exposés à la maladie. L’important, c’est de se faire soigner au niveau d’une formation sanitaire en cas de forte fièvre, de fatigue, d’inconfort physique, de maux de tête, d’apparition de bubon, de toux avec du sang. Côté prévention, il s’agit d’une lutte multisectorielle, chacun a sa part de responsabilité. Onze cas suspects Ces deux décès ramènent à onze le nombre des cas de peste répertoriés, jusqu’ici. Quatre décès et sept rétablis dans cinq régions, à savoir Analamanga, Amoron’i Mania, Haute Matsiatra, Itasy et Menabe. Le recoupement des informations au niveau des médecins s’avère difficile. Une note de service les suspendrait de donner des informations sur la peste, sans l’accord de leur ministre. Au niveau du ministère de la Santé publique, les informations ne sont publiées que chaque lundi. Mais la population a besoin de connaître à temps les informations pour prendre les mesures adéquates.
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