Antananarivo - Tous les remblayages interdits


Le ministère de l'Aménagement du territoire et de services fonciers décide la suspension des travaux de remblayage dans le grand Tanà. Décisive. Tous les travaux de remblayage dans l’agglomération d’Antana­narivo sont suspendus depuis hier et pour une durée non déterminée. Même les zones couvertes par le Plan d'urbanisme de détail (PUD), à savoir Alasora et Ampitatafika, où les remblayages ont été déjà autorisés, en sont concernées. La décision a été prise en conseil des ministres, dont le but est de « contrôler les permis de remblayage, ainsi que le respect de procédure de délivrance d’un permis », selon l'explication de la ministre de l'Aménage­ment du territoire et des services fonciers, Christine Razanamahasoa. Ces derniers temps, les remblayages s'effectuaient sans aucun contrôle. Alors que l'interdiction de remblayage dans la commune urbaine d'Antananarivo est toujours en vigueur. Les propriétaires des marais et des rizières remblayés ont profité de ce laisser-aller. À Morarano-Alarobia, à Tsara­saotra, à Ankorondrano, à Andoha­tapenaka, des camionneurs ou des charretiers ont transporté chaque nuit des remblais pour reboucher des terrains. C'est une sonnette d'alarme des habitants de Morarano-Alarobia, dont les maisons allaient être touchées par le remblayage, qui a tiré l'État de son sommeil. Le ministre a effectué, la nuit même des descentes pour interpeller les auteurs. Pénalisation Cette recrudescence de remblayage à Antananarivo présente un danger irréfutable pour la capitale, selon des techniciens hydrauliques. « Le risque d'inondation est à prévoir à la prochaine saison des pluies. L'évacuation d'eau sera difficile avec tous ces terrains remblayés dans la ville d'Anta­nanarivo. Nous avons déjà vu ce qui s'est passé à Ankoron­drano-Andranomahery l'année dernière », indiquent-ils. La ministre semble très déterminée à passer à la pénalisation. Elle lance un appel à la police de l’Aména­gement du Territoire ainsi qu’aux responsables dans chaque commune pour qu’elle suive de près cette affaire. Ceux qui enfreignent à la décision sont exposés à des sanctions comme la mise en fourrière du matériel, le paiement d’une amende fixée à deux fois le coût d’un remblai légal, la remise à état initial des lieux. La reprise des travaux ne s'effectuera que lorsque toutes les autorisations délivrées par les autorités compétentes auront été contrôlées et vérifiées.
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