Le bâtonnier se tourne auprès du président Azali. Il fait appel à sa clémence pour libérer les six personnes condamnées pour tentative de coup d’État. Aux Comores, un mois après la condamnation de six personnes pour tentative de coup d’État, le bâtonnier de Moroni a demandé avant-hier, lors d’une conférence de presse, une grâce présidentielle s’appuyant sur le cas de l’écrivain Saïd Ahmed Saïd Tourqui. Celui-ci avait été jugé et condamné à perpétuité avec cinq autres co-accusés, dont des opposants au régime, le 16 décembre dernier par la Cour de sûreté de l’État; une instance exceptionnelle dont les verdicts n’autorisent aucun appel, aucun recours. À l’aune d’une élection présidentielle anticipée aux Comores, le bâtonnier en appelle à la clémence du chef de l’État, candidat à sa propre succession. Après avoir dénoncé sans relâche des procédures entachées d’irrégularités et des condamnations obtenues sans preuves tangibles, les avocats se tournent vers le chef de l’État. « Je demande au président d’utiliser son pouvoir constitutionnel de grâce,» déclare Me Ibrahim Ali Mzimba, bâtonnier de Moroni. Le président partage avec les députés ce pouvoir d'amnistie, nous explique-t-il, « Sauf que pour nous il est plus aisé de solliciter un homme qui a un pouvoir, plutôt que d’aller négocier avec trente- trois personnes pour qu’elles acceptent de voter l’amnistie.» Clémence Le représentant du barreau déplore l’absence d’un verdict écrit qui permettrait de tenter de saisir d’autres instances. « En toute logique, (dans) un procès aussi complexe que celui-ci, la rédaction devait intervenir deux ou trois jours. Nous n’avons pas de moyen juridique -puisqu’il n’y a pas de délai légal- pour faire pression sur le juge pour réaliser sa rédaction. Cela peut prendre des années et pendant toutes ces années, nous n’avons le pouvoir de pourvoi en cassation. » À la différence de l’amnistie qui innocente un condamné, la grâce présidentielle n’est qu’une remise en liberté par clémence. Parmi les condamnés, les opposants politiques seraient libres mais toujours frappés d’inéligibilité comme l’a prévu le verdict, une belle opération pour le président Azali. © RFI
Le bâtonnier se tourne auprès du président Azali. Il fait appel à sa clémence pour libérer les six personnes condamnées pour tentative de coup d’État. Aux Comores, un mois après la condamnation de six personnes pour tentative de coup d’État, le bâtonnier de Moroni a demandé avant-hier, lors d’une conférence de presse, une grâce présidentielle s’appuyant sur le cas de l’écrivain Saïd Ahmed Saïd Tourqui. Celui-ci avait été jugé et condamné à perpétuité avec cinq autres co-accusés, dont des opposants au régime, le 16 décembre dernier par la Cour de sûreté de l’État; une instance exceptionnelle dont les verdicts n’autorisent aucun appel, aucun recours. À l’aune d’une élection présidentielle anticipée aux Comores, le bâtonnier en appelle à la clémence du chef de l’État, candidat à sa propre succession. Après avoir dénoncé sans relâche des procédures entachées d’irrégularités et des condamnations obtenues sans preuves tangibles, les avocats se tournent vers le chef de l’État. « Je demande au président d’utiliser son pouvoir constitutionnel de grâce,» déclare Me Ibrahim Ali Mzimba, bâtonnier de Moroni. Le président partage avec les députés ce pouvoir d'amnistie, nous explique-t-il, « Sauf que pour nous il est plus aisé de solliciter un homme qui a un pouvoir, plutôt que d’aller négocier avec trente- trois personnes pour qu’elles acceptent de voter l’amnistie.» Clémence Le représentant du barreau déplore l’absence d’un verdict écrit qui permettrait de tenter de saisir d’autres instances. « En toute logique, (dans) un procès aussi complexe que celui-ci, la rédaction devait intervenir deux ou trois jours. Nous n’avons pas de moyen juridique -puisqu’il n’y a pas de délai légal- pour faire pression sur le juge pour réaliser sa rédaction. Cela peut prendre des années et pendant toutes ces années, nous n’avons le pouvoir de pourvoi en cassation. » À la différence de l’amnistie qui innocente un condamné, la grâce présidentielle n’est qu’une remise en liberté par clémence. Parmi les condamnés, les opposants politiques seraient libres mais toujours frappés d’inéligibilité comme l’a prévu le verdict, une belle opération pour le président Azali. © RFI