Rapprochement improbable - Une alliance improbable


Une réconciliation serait dans l’air entre Ravalomanana et Rajoelina, les rivaux politiques de 2009. Mais les réalités tendent plutôt à prouver le contraire. Une utopie. C'est ainsi qu'un obser­vateur considère l'éventualité d'une alliance politique entre Marc Ravalomanana, ancien président de la République et Andry Rajoelina, ancien chef d'État. Lors d'un entretien privé, mardi, cet analyste estime qu'« ayant tous deux la prétention de briguer la magistrature suprême, un accord entre ces deux anciens chefs d'État est improbable. L'hostilité entre leur camp respectif est, d'autant plus, encore vive ». Lors d'un petit déjeuner de presse qu'il a donné à son domicile à Faravohitra, la semaine dernière, Marc Ravalomanana, en réponse à une question des journalistes, a pourtant déclaré être prêt à engager un dialogue avec celui qui l'a défait du pouvoir en 2009. L'ancien exilé d'Afrique du Sud a même indiqué qu'il était ouvert à une éventuelle alliance avec le leader de la révolution orange. « Bien que nous soyons dans une année électorale, je ne pense pas que ces deux hommes qui ont rongé leurs freins durant cinq ans avant d'avoir une occasion de rebriguer la présidence, réussissent à s'entendre et à faire un front unique pour défaire le pouvoir HVM [Hery vaovao ho an'i Mada­gasikara] par les urnes. Qui serait le candidat ? En mon sens, la voie que prendra une telle alliance risque d'être extraconstitutionnelle », a ajouté l'analyste. Confiance « Le pays n'a plus besoin d'une nouvelle crise dont la suite ne profitera qu'à une minorité de privilégiés ou d'opportunistes comme en 2002 et 2009 », soutient-il. Lors d'une rencontre impromptue, un membre du Groupe des partisans de Andry Rajoelina (Mapar) a rembarré la proposition du résident Fara­vohiatra. « Pour nous, l'objectif est la présidentielle. L'alliance voulue par Marc Ravalomanana serait-elle, par ailleurs, dans quel but ? », a répliqué l'homme politique. À entendre les explications de ce dernier, les relations entre Mapar et le « Tiako i Madagasiakara » (Tim) souffrent de l'absence de confiance mutuelle. « Le fossé qui nous sépare est trop large pour que l'on puisse songer à une alliance », affirme-t-il. Acculé par la Justice sur sa condamnation dans l'affaire du 7 février 2009, l'ancien président Ravalomanana pourrait voir l'alliance avec son adversaire politique de l'époque comme une issue de secours. Former une force politique conséquente dans l'optique de défaire les tenants du pouvoir. Dans l'hypothèse que son appel du pied aux Oranges ait pour objectif de s'allier en vue des élections, qui sera le porte-étendard ? Contactée hier, la députée Christine Razanamahasoa, coordonnateur national du Mapar a déclaré « nous préférons ne pas répondre à ce genre de déclaration, qui n'est, jusqu'ici, que des mots. Il n'y a rien qui se passe dans ce sens », a-t-elle déclaré durant l'entretien téléphonique. Le vice de confiance est également relevé par la députée d'Ambatofinandrahana. Garry Fabrice Ranaivoson
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