Société - Le taux de mortalité diminue au ralenti


La régression de la mortalité infantile est de plus en plus lente. La table ronde à l’Hôtel Carlton Anosy hier, l’a confirmée. Dix femmes et cent enfants meurent chaque jour suite à des complications liées à la grossesse ou à la naissance, d’après l’USAID. Les femmes surtout en milieu rural rencontrent des difficultés pendant leur grossesse et surtout durant leur accouchement. C’est ce qui a été martelé hier, au Carlton, lors des dialogues et débat dans le cadre de la table ronde sur l’autonomisation des femmes et des filles à Madagascar. Les femmes et les filles se heurtent à beaucoup de barrières pouvant être géographiques. « La plupart des femmes qui accouchent doivent parcourir des kilomètres avant de trouver un centre hospitalier, ce qui constitue un problème majeur, surtout en cas de complications lors de l’accouchement », affirme Amélie Razafindrahasy, de l’ONG Fiantso et en même temps membre du Conseil National des Femmes de Madagascar. Des barrières culturelles persistent aussi. Beaucoup de jeunes filles sont encore mariées de force et les mariages arrangés existent encore actuellement. En conséquence, les filles doivent abandonner leurs études en raison de grossesses non-désirées. Les autorités traditionnelles n’aident pas les femmes à jouir de leurs droits légaux et les pratiques issues de la coutume ne mettent pas en évidence les droits des femmes. Le droit coutumier perpétue des usages portant atteintes aux droits de la femme, or les droits de l’Homme incluent les droits des femmes. « On ne peut pas parler de droit des femmes sans parler des droits de l’Homme. Les femmes sont cependant mal-informées sur leurs droits, et les autorités traditionnelles insistent sur les traditions. Il faut que les autorités traditionnelles promeuvent les droits des femmes. L’autonomisation des femmes notamment en milieu rural passe obligatoirement par la collaboration avec les autorités traditionnelles », ajoute Amélie Razafindrahasy . Autonomisation Et toujours au niveau local, l’accès des femmes au droit de décider du nombre d’enfants à naître, reste difficile. « Les préjugés sur la planification familiale sont nombreux. Les maris disent à leurs femmes que la pilule impacte sur la corpulence, elle fait grossir ou fait maigrir. Devant les rumeurs, les femmes ont peur d’opter pour la planification des naissances et pour la limitation de celles-ci. Les femmes méritent d’être suffisamment informées afin de pouvoir décider elles-mêmes de réaliser leur autonomisation », avance le Docteur Lalasoa Rabialahy, spécialiste en santé communautaire. Le décès maternel est lié au mariage précoce et la grossesse qui en découle ainsi qu’à l’ignorance des modes de contraception et de planification familiale. Le ministère de la Population prend pour priorité l’autonomisation des filles et des femmes, et selon Marie Francine Kidja, directeur général de la promotion de la femme auprès de ce ministère, « Des descentes sur le terrain ont permis d’appréhender toutes les réalités et difficultés existantes auxquelles font face les filles et les femmes. Ces situations sont ensuite portées autour d’une tableronde afin d’en informer tous les acteurs concernés et les bailleurs de fonds.». Diamondra Randriatsoa- Tsiory Fenosoa Ranjanirina
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