Mayotte - Baisse de la délinquance


La délinquance générale à Mayotte au 1er semestre est en baisse de 11,7%, mais les atteintes contre les forces de l'ordre sont de plus en plus violentes avec plusieurs tentatives d'homicides recensées, indique jeudi un communiqué de la préfecture de Mayotte. Selon la préfecture, 4 128 faits délictueux ont été constatés au premier semestre, contre 4 677 durant la même période en 2017. C'est au premier semestre qu'a eu lieu pendant près de six semaines un mouvement de protestation populaire contre l'insécurité et l'immigration clandestine, au cours duquel des barrages ont paralysé le département. La diminution concerne aussi les atteintes volontaires à l'intégrité physique (-8,6%). Les atteintes aux biens sont aussi en baisse de 11,9%, essentiellement en zone police, et les cambriolages en diminution de 20,4%. La préfecture explique ces résultats par la mise en place, pour calmer le mouvement populaire, du plan de sécurisation des établissements et des transports scolaires, et une mobilisation citoyenne renforcée. Elle souligne que les atteintes contre les forces de l'ordre sont de plus en plus violentes avec plusieurs tentatives d'homicides recensées au cours des six derniers mois. Deux gendarmes ont ainsi été sérieusement blessés, dont l'un très grièvement, par des jets de pierres, à l'occasion d'une interpellation fin juin à Bandrélé (Sud-Est). En revanche, la lutte contre l'immigration clandestine a connu une baisse sensible, avec 5 449 OQTF (ordre de quitter le territoire français) délivrés (-29,42%), notamment en raison du refus des autorités comoriennes de réadmettre leurs ressortissants en situation irrégulière à Mayotte. La préfecture indique aussi que 6 454 étrangers en situation irrégulière ont été éloignés (-28,64%), 97 kwassas (bateau transportant les migrants, ndlr) interceptés, quarante huit passeurs interpellés, et six filières (marchands de sommeil, reconnaissances frauduleuses de paternité, passeurs) démantelées. Saïd Cambi Saïd, un des responsables du Collectif Citoyen de défense des intérêts de Mayotte (Codim), s'est étonné «que l'État dise qu'il y a une réduction de la délinquance (...)alors qu'il y a eu deux mois où rien ne s'est passé à Mayotte parce que la population était sur ses gardes». © JIR
Plus récente Plus ancienne