Campagne Vanille - Un mauvais démarrage dans la Sava


La campagne de la vanille dans la région Sava a débuté dimanche dernier. La situation est quelque peu catastrophique. Malheureux. On s’attendait à un début de campagne prometteur, vu les stratégies déployées pour que la vanille malgache ne perde pas l’arôme de sa valeur. L’ouverture de la campagne du 15 juillet dernier, déjà repoussée d’un mois pour la principale région productrice, la Sava, n’a pas tellement amélioré la donne. Le président de la plateforme régionale de concertation et de pilotage (PRCP) de la filière Vanille dans la région Sava, Tombo Tam raconte que depuis ces quatre jours, les prix de la vanille verte ne sont pas les mêmes dans la région. « À Sambava, les producteurs proposent deux cent mille ariary pour un kilo de vanille verte. Les acheteurs tablent à cent mille ariary. À Antsanganoro Antalaha, les cent mille ariary proposés par les producteurs sont négociés à 80 000 ariary. Dans beaucoup d’autres localités un peu éloignées, personne n’a encore rien vendu depuis dimanche », explique Tombo Tam. Ce prix yoyo de la vanille non préparée, ainsi que les quelques marchés sporadiques ouverts jusqu’ici impacteraient fortement sur le prix de la vanille préparée. On peut s’attendre d’ici peu à ce que le prix du kilo à l’exportation atteigne alors la somme astronomique d’un million cinq cent mille ariary, soit entre 500 et 600 dollars. Cette éternelle envolée du prix de ce produit de rente inquiète au plus haut point les opérateurs. « On retrouve encore peu de produits de qualité. On est obligé de les chercher loin dans divers endroits variés. Et puisque l’offre n’est pas suffisante, le prix va s’envoler », explique un autre opérateur qui sert des marchés asiatiques depuis près de dix ans. Marchés Le kilo, pourtant, ne devrait pas dépasser les 200 dollars, selon des analystes. Ceci, afin de maintenir la filière « en vie ». Les planteurs n’ont pas tous été d’accord sur cette date du 15 juillet. « Au mois de mai dernier, le Groupement des préparateurs et acheteurs de vanille de la Sava (GPAS) et les exportateurs ont décidé unilatéralement de cette date », indique un représentant des planteurs. Ces derniers ont déjà indiqué que les produits arrivent à maturité avant le 26 juin, et doivent être vendus pour ne pas trop subir une longue période d’emmagasinage, réduisant ainsi le poids des produits. Ce qui n’a pas été l’avis du ministère du Commerce et de la consommation également, qui table pour une meilleure qualité de produits vu le changement climatique, l’insécurité, les récoltes prématurées et autres paramètres. Un enregistrement du stock pour l’exportation est même obligatoire. 1500 tonnes seulement ont été exportées en 2017, alors que la vanille malgache devrait assurer 82% de la production mondiale. En tout cas, des acteurs de la filière espèrent encore le regain de crédibilité du produit de rente phare de la Grande île. Nous ne sommes qu’à quatre jours du début de la campagne.
Plus récente Plus ancienne