Edgard Razafindravahy - « Un référendum pour dénouer la crise »


Consulter l’avis de la base pour régler cette crise. Edgard Razafindravahy propose la tenue d’un référendum pour connaître la position de la majorité silencieuse et mettre fin à la crise. Cette crise montre parfaitement qu’il est nécessaire de reconstruire depuis la base, de procéder à une refondation politique. Tout le monde affirme avoir le peuple avec lui mais si tel était le cas, il est inutile de réclamer une élection mais de procéder immédiatement à une auto proclamation. Edgard Razafin­dravahy, leader du parti ADN a été on ne peut plus clair hier à Soavina Atsimon­drano où il s’est entretenu avec la population. Dans cette crise, les députés divisés en deux camps ne sont plus en mesure de représenter le peuple. En outre, depuis un mois on n’entend que ceux qui peuvent parler à haute voix alors qu’il existe des millions de compatriotes réduits au silence, dans les fins fonds des campagnes, comme en ville. Ils ont certainement leur avis pour améliorer leurs conditions de vie. « On a déjà entendu vos positions dans un camp comme dans l’autre, il est temps de donner la décision àu peuple », a-t-il lancé. Ces personnes se demandent également pourquoi on ne demande jamais leur avis en pareilles circonstances où la vie du pays se trouve en péril comme Edgard Razafindravahy a pu le constater pendant ses différentes tournées. On se demande pourquoi les débats ne concernent que trois ou quatre politiciens. Schémas classiques Depuis un mois justement, les partis en conflit occupent la scène, tiennent en otage toute la nation sans pouvoir trouver une solution. Des schémas classiques ont été proposés comme solutions de sortie de crise mais ils sont une copie de ceux qui ont été appliqués dans les crises antérieures. S’ils étaient efficaces, les crises ne seraient pas récurrentes et on n’en serait pas là aujourd’hui. Autant donc chercher des solutions pratiques, réalistes et durables. « Mieux vaut régler les soucis politiques depuis la base pour que la politique telle qu’elle est pratiquée ne tienne éternellement le peuple en otage. C’est en toute modestie et humilité que je propose la tenue d’un référendum avant l’organisation des élections pour connaître les réelles aspirations de la population », annonce Edgard Razafindravahy. Il est évident que le sujet du référendum pourrait être le départ ou non du président de la République, pom­me de discorde des partis en litige mais plusieurs sujets méritent également une consultation populaire. La nécessité de l’élection présidentielle, l’utilité du Sénat et de l’Assemblee nationale, le choix entre État unitaire ou État fédéral, un régime parlemen­taire ou un régime présidentiel... Un référendum pourrait tout régler et mettre fin à toutes les polémiques une bonne fois pour toutes. Il ne devrait plus y avoir de crises cycliques. Jusqu’ici, tout a été plus ou moins imposé par une minorité de décideurs. Un référendum qui sera organisé entièrement par les Malgaches. « Ni les politiciens, ni les dirigeants, ni les opposants, ni la communauté internationale n’ont rien à voir avec l’organisation. Il suffit de créer des comités au niveau des 18 000 fokontany », devait déclarer Edgard Razafin­dravahy qui a déjà pensé à tout dans cette proposition. Reste à savoir l’effet qu’elle fera au niveau des partis en conflit. Le fait est qu’il s’agit d’une proposition originale tout à fait valable si on veut vraiment éviter une catastrophe sans précédent pour le pays et qui permet d’éviter une impasse, une solution anti-constitutionnelle, des affrontements meurtriers. Du moins si l’objectif est vraiment de préserver l’intérêt supérieur de la Nation. La rédaction
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