Energie - Les Comoriens lassés par les délestages


Le président Azali Assoumani avait fait de l’énergie son chantier prioritaire dès son accession au pouvoir en mai 2016. Mais les délestages ont redoublé ces dernières semaines. Alors que les Comores se préparent pour des élections présidentielles anticipées le 24 mars prochain, le compte n’y est pas au niveau de l’électricité. Ainsi, les habitants de la région de Mitsamiouli, à 40 kilomètres au nord de la capitale, désespèrent de voir le courant revenir. Le président candidat était en meeting électoral dans le chef-lieu de la région le 3 mars dernier. Ce qui a permis à ses habitants de respirer un peu, puisque « ce dimanche-là nous avons dormi avec [l’électricité] jusqu’au lundi », explique un commerçant. Sauf que « depuis le jour du meeting d’Azali, nous n’avons plus vu d’électricité » et qu’elle était auparavant absente « depuis longtemps ». Un manque qui pèse lourd sur les ventes : « Normalement j’achète huit caisses [de soda], six petites et deux grandes, je les vends en une semaine. Maintenant c’est la deuxième semaine que je ne vends pas. Les gens cherchent des boissons fraîches, alors je ne vends plus ». Frigo vides « Les responsables de ce pays ont mangé l’argent » Kopa tient un restaurant. Il montre deux congélateurs et un frigo vides et ouverts depuis des semaines. Alors qu’il a « un emprunt à la banque de Mitsamiouli », aujourd’hui, s’il a des restes de sa cuisine, impossible de les conserver. « Il faudrait que chaque citoyen de ce pays n’aille pas voter, pour leur montrer qu’on souffre », assène-t-il. « Les responsables de ce pays ont mangé l’argent. Ils l’ont pris pour bien vivre avec leurs enfants. Moi je ne suis ni pour Azali ni pour un autre : aucun gouvernant comorien depuis l’indépendance n’a pris la mesure de l’importance de l’accès à l’électricité dans le pays. » De nouveaux groupes électrogènes sont arrivés ce mois-ci aux Comores. Pourtant le pays est toujours plongé dans le noir, la plupart du temps. © RFI
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