Hery RAKOTOMANANA - « Ne nous imposez pas vos calculs politiques »


Face aux critiques, la CENI met en avant son impartialité et sa technicité. Elle affirme son refus de céder à la pression politique. La situation est très difficile. Des propos avec lesquels maître Hery Rakotomanana, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a utilisé en introduction de sa prise de parole durant une rencontre avec les journalistes, hier, à Alarobia. L’entité chargée de l’organisation des élections a tenu une nouvelle conférence de presse, hier. Une fois de plus, il s’agissait de démentir les informations martelées par les états majors politiques de candidat à l’élection présidentielle. Cette fois-ci, la Commission électorale a répliqué à une information publiée dans certains journaux et martelée sur les réseaux sociaux. Elle rapporte une grosse anomalie dans le procès verbal (PV), des travaux du Section de recensement matériel des votes (SRMV), de Fianarantsoa. « Le document publié dans la presse aujourd’hui [hier], est différent de celui qui est entre les mains de la CENI », déclare maître Hery Rakotomanana. La CENI reconnaît une « légère » incohérence, constatée dans le document « authentique ». Après les étapes de validation où les chiffres du PV de la SRMV a été comparée à ceux des PV des bureaux de vote du district concerné « des corrections ont été faites ». De sources concordantes, des représentants de l’entité politique qui dénonce cette anomalie sont allés à la CENI, jeudi, en début de soirée. Imposition « Il leur a été dit que ce document n’est pas conforme à celui de la CENI. Nous leur avons présenté notre document et ils ont bien vu qu’il y avait des différences. Nous leur avons, ensuite expliqué qu’après les contrôles et vérification, il y a eu des corrections d’ordre matériel », explique une des sources. Le président de la CENI soutient que « nous nous sommes apprêtés à faire face aux critiques, mais pas à ce que les attaques soient aussi violentes ». Comme explications aux tirs croisés des écuries politiques, il avance la méconnaissance des textes électoraux, l’excès d’enthousiasme de partisans qui veulent que leur candidat gagne. Maître Rakotomanana déplore, du reste, que les violentes attaques contre la Commission électorale relèvent, également, des « calculs politiques de certains dont nous tairons le but ». Face à la presse, hier, le numéro un de la Commis­sion électorale a soutenu que certains acteurs politiques veulent imposer « leurs objectifs à la CENI ». à eux il lance, « n’imposez pas à la CENI vos calculs politiques ». Les trois entités politiques qui pilonnent quotidiennement la crédibilité de la Commission électorale sont celles qui soutiennent les trois candidats en tête des tendances du premier tour de la présidentielle. Ces candidats qui n’ont pas répondu à la demande de confrontation faite par la CENI. Une confrontation, pourtant, en partie, décidée suite à une rencontre entre le président de la CENI et le Premier ministre, mercredi. Les entités politiques de ces candidats composent, par ailleurs, le gouvernement de consensus dont la vocation première est de garantir une issue apaisée et acceptée de tous du processus. Avoir un regard dans les coulisses de l’élection est, justement, l’une des raisons pour lesquelles ces camps politiques ont exigé l’ouverture du gouvernement. « Nous demandons toujours à ceux qui disent avoir des preuves d’anomalies ou de malversation de nous les présenter afin que l’on vérifie, mais personne ne le fait », ajoute le président de la CENI. L’appel à l’apaisement et à l’arrêt des invectives gratuites, fait par ce dernier, ne semble pas avoir été transmis par certains membres du gouvernement à leur état major politique. La publication des résultats provisoires est imminente. Après quoi, la balle sera dans le camp de la Haute cour constitutionnelle (HCC).
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