Comores - Poursuite des affrontements armés à Anjouan


Des combats à l'arme automatique ont opposé mardi, l'armée à des manifestants hostiles au président Azali Assoumani dans les rues de Mutsamudu, la capitale de l'île d'Anjouan. Sur fond de vives tensions politiques depuis des mois, les premiers incidents ont éclaté lundi lorsque des protestataires ont érigé des barrages dans plusieurs rues et autour de Mutsamudu, considérée comme un fief de l'opposition. Au terme d'une journée de violences, les autorités, qui accusent le parti Juwa d'être à l'origine des troubles, y ont imposé lundi soir un couvre-feu pour toute la nuit. Mais les tirs ont repris dès le lever du jour autour de la médina de la ville, selon plusieurs témoignages recueillis au téléphone par l'AFP depuis la capitale de l'archipel, Moroni. Des témoins ont affirmé à l'AFP que certains des protestataires étaient équipés d'armes automatiques. «Ils sont cagoulés, ils portent des uniformes militaires et occupent la médina, sur les terrasses», a confié l'un d'eux, un ancien militaire qui a requis l'anonymat. «Les forces de l'ordre n'osent pas y pénétrer, ils seraient trop exposés et se feraient tirer comme des pigeons», a-t-il poursuivi. Barrages Les manifestants ont repris à leur compte le fameux «Lera» - «c'est l'heure» en comorien - qui fut le cri de ralliement des milices séparatistes «embargos» lors de la crise sécessionniste qui avait agité l'île et tout l'archipel de 1997 à 2001, selon des habitants. L'armée occupait mardi matin les principales entrées de la médina, selon plusieurs habitants. La ville est totalement paralysée depuis lundi. Les voitures y sont rares, même si les barrages ont été levés, une majorité de commerces fermés et la majorité de la population restait cloîtrée chez elle, ont-ils ajouté. «On n'a pas dormi de toute la nuit de crainte que la ville ne s'embrase», a confié un habitant sous couvert d'anonymat. «On a vraiment peur», a ajouté un autre. Lundi soir, le ministre de l'Intérieur Mohamed Daoud a accusé le parti Juwa d'être à l'origine des troubles. Dans un communiqué commun, les partis d'opposition ont renvoyé au gouvernement la responsabilité de la situation. Les événements d'Anjouan constituent «un soulèvement spontané» de la population «pour manifester son refus des emprisonnements arbitraires, de la confiscation de toutes les libertés», a-t-elle estimé, «la dictature appelle la résistance». © AFP
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