Election - Des résultats inacceptables par tous


Le rêve du gouvernement Christian Ntsay est d’organiser une élection acceptée par tous. Cela risque de ne pas être le cas à l’allure où va la campagne. Au fur et à mesure que l’échéance électorale approche, la tension monte à vue d’œil. Les propos des candidats, les commentaires dans les réseaux sociaux sont devenus de plus en plus violents. La campagne électorale entamée avant l’heure se trouve sur une pente glissante. Après sa sortie calamiteuse devant les étudiants de Sciences po à Paris, les partisans de Andry Rajoelina se sont livrés à des menaces et intimidations à l’endroit des jeunes qui ont osé malmener celui qui se voit vainqueur sauf fraude électorale. Des propos haineux et violents annonciateurs d’une campagne houleuse et musclée entre surtout les partisans des trois supposés grands candidats en l’occurrence Hery Rajaonarimam­pianina, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Misant pour le moment sur l’affluence dans les meetings, chaque camp se voit vainqueur et ne semble pas prêt à accepter un résultat défavorable. « Les partisans de Rajoelina n’accepteront jamais une victoire de Ravalomanana ni de Rajaonarimampianina. Les supporters de ces deux derniers imaginent mal une victoire du putschiste », note Clément, un citoyen lambda. La Ceni et la HCC auront du mal à arbitrer ce duel à trois étant donné que leur crédibilité est entamée par certaines décisions controversées. La Ceni vient de publier le nombre d’électeurs plusieurs mois après l’arrêt de la liste électorale en intégrant des oublis après avoir enlevé des doublons. La HCC, quant à elle, vient de couper l’herbe sous les pieds du Conseil d’État à propos d’une plainte déposée par le candidat Tabera Randriama­nantsoa et relative à la convocation des électeurs. Autant de faits qui créent des suspicions autour de la neutralité de ces deux institutions et qui ne font que pourrir l’atmosphère électorale déjà lourde. Faute d’avoir arrêté au préalable les règles du jeu, la Ceni et la HCC ont du mal aujourd’hui à faire respecter les lois. Tout le monde n’en fait qu’à sa tête. Enquête La Ceni menace de sanctionner certains candidats de ne pas respecter la loi même si la campagne n’est pas encore ouverte. Il fallait qu’elle interdise au candidat Andry Rajoelina de faire ses tournées qui sont bel et bien de la propagande. Or, le candidat Jean Omer Beri­ziky a été somme par la commune urbaine d’Antana­narivo d’enlever ses panneaux. La HCC aurait dû maintenir dans les lois électorales l’interdiction de finan­cement étranger dans la campagne électorale si l’objectif était réellement d’organiser une élection propre. On s’étonne aujourd’hui qu’un candidat ait subi une enquête sur ses fonds de campagne électorale. Bizarre, quand on sait que certains candidats n’hési­tent pas à investir des centaines de millions de dollars pour l’emporter. Tous ces faits ne contribuent pas à l’organisation d’une élection dans l’apaisement. Les autres candidats ne comptent pas non plus se laisser faire. Le pasteur Mailhol est l’un des plus actifs, tout comme Orlando Robimanana qui monte en puissance. La démission de Hery Rajaonarimampianina semble avoir redoré son blason et soigné son image. « À sa place Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana n’auraient pas démissionné », note un partisan du poulain du HVM et Voromahery. Dans tous les cas, la campagne électorale est incontestablement mal partie et mal gérée. Il est déjà trop tard pour remettre les pendules à l’heure. Tout le monde semble vouloir tenir l’élection, y compris l’Union africaine et les Nations Unies dont un émissaire est justement dans la capitale, à la date du 7 novembre. Plusieurs signes indiquent pourtant que, quel que soit le vainqueur, il y a un risque réel de trouble. Personne n’acceptera les résultats publiés par la Ceni et validés ou pas par la HCC. Le pire reste ainsi à venir. La rédaction
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