Accident à Ivandry - La primature se disculpe


La sécurité des Chefs d’institution est prioritaire. Même rouler en sens interdit est permis, indique la direction de la sécurité de la primature et la direction générale de la police. Déplacement officiel ». Qu’importent les circonstances, tel serait le caractère des déplacements des Chefs d’institution si l’on s’en tient à « un complément d’information », émanant de la direction de la sécurité de la primature et de la direction générale de la police nationale. Le complément d’information publié, samedi, sur le site de la primature vient en appui au communiqué de presse que l’institution a publié, vendredi. Une missive où elle donne sa version des faits sur les circonstances de l’accident impliquant la voiture ouvreuse du convoi du Chef du gouvernement, à Ivandry, en début de soirée. Le Premier ministre allait rentrer chez lui, à Androhibe. Le véhicule de tête a heurté deux jeunes enfants, toujours en soins intensifs à l’hopital. Christian Ntsay, Premier ministre, était à leur chevet, selon une publication faite par ses collaborateurs sur les réseaux sociaux, hier. « Tous les déplacements des chefs d’institutions sont, systématiquement, considérés comme des déplacements officiels », soutiennent les deux directions dans leur complément d’information. Voitures ouvreuses et d’escorte, sirènes, gyrophares, feux de détresse et vive allure sont les mesures de sécurité qu’impliquent ces déplacements selon les explications. Les deux directions rappellent que les cortèges officiels sont prioritaires « pour pouvoir appliquer ces mesures de sécurisation spécifiques ». Elles ajoutent que la mission des responsables de la sécurité de ces convois « est de prendre toutes les mesures pour éviter que le cortège ne soit bloqué ». À la lecture du complément d’information « selon la loi les règles habituelles du code de la route sont suspendues durant le temps de passage du cortège officiel, même le sens interdit, si nécessaire ». Exemple Questionné sur ce point, quelques juristes ne parviennent, pourtant, pas à trouver des références légales à ces affirmations, notamment, celle concernant le sens interdit. Dans la pratique, les usagers de la route cèdent, systématiquement, le passage aux véhicules ou convois prioritaires. La priorité et les entorses au code de la route autorisées dans ces circonstances particulières, par ailleurs, ne devraient pas se faire au détriment de la sécurité des autres usagers. L’événement malheureux de vendredi, indique que rouler en sens interdit à très vive allure en pleine heure de pointe, comme le souligne la communication de la primature, met en danger l’intégrité physique des autres usagers de la voie publique. D’aucuns s’interrogent, par ailleurs, pour quelle raison, le cortège du Premier ministre devait rouler en sens interdit alors qu’il allait rentrer chez lui ? La route d’Ankorondrano, passant par Ivandry est, par ailleurs, une route à double voie pour chacun des deux sens qui sont séparés par des ilots. Une mise à contribution des policiers de la route du commissariat du huitième arrondissement qui assurent quotidiennement, la gestion de la circulation au rond-point d’Ivandry, pouvait être une solution pour libérer l’une des voies. Dans la publication de samedi, la direction de la sécurité de la primature dégage la responsabilité du chef du gouvernement et soutient que « c’est le directeur de la sécurité qui trace l’itinéraire du cortège officiel. Le chef d’institution n’a pas son mot à dire sur le sujet et ne peu ni s’arrêter, ni sortir, quelle que soit la situation ». Dans le communiqué de presse de vendredi, l’institution de Mahazoarivo explique que la sécurité du Premier ministre est renforcée. L’événement de mercredi, entache, toutefois, l’humilité et l’exemplarité des hauts responsables étatiques que Christian Ntsay, a voulu démontrer dès son entrée à Mahazoarivo. Ayant réussi à imposer le retour aux plaques rouges, le chef de l’administration pourrait être en droit de demander à son convoi de lever le pied dans certaines circonstances. Des chefs d’institutions avant lui l’ont fait. Une autre manière de montrer l’exemple à ses pairs et aux autres responsables étatiques et administratifs friands des entorses aux règles de la circulation.
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