Ressources - La filière or se structure dans le Nord


La région Diana produit la moitié de l’or malgré un secteur où règne la gabegie. L’ANOR s’implante à Ambilobe pour tenter de redresser cette situation. Formalisation. Plus de vingt-cinq mille exploitants en activité sont recensés rien que dans la commune rurale de Betsiaka dans le district d’Ambilobe. Cet effectif étant encore une approximation, un point de contact de l’Agence nationale de l’or a été mis en place dans le district afin de concrétiser la structuration formelle de la filière dans cette localité. Effectif depuis hier, ce local régional de l’Agence de l’or a déjà en mains des cartes d’exploitants dans la commune de Betsiaka. Selon le dernier recensement datant de 2015 cent quarante collecteurs sont en activité dans la commune. Depuis, ces statistiques ont bien évolué dans la mesure où la filière or constitue la principale activité faisant fonctionner cette commune. Une situation qui impacte ainsi sur l’augmentation du nombre d’opérateurs se trouvant en situation irrégulière dans le district. « La raison d’être de ce bureau régional réside surtout dans l’optique de renforcer la politique de proximité prônée par l’ANOR à travers la sensibilisation des opérateurs miniers dans cette filière à intégrer le circuit formel. Désormais, l’agence collaborera étroitement avec les autorités communales », explique Tiavina Ranoroharisoa, directeur général de l’ANOR. Ainsi, l’agence régionale de l’or travaillera de concert avec le bureau de l’administration minière d’Ambilobe qui est déjà opérationnel depuis l’année dernière, la police des mines en poste dans le district mais aussi et surtout avec le comité national des mines qui jouera le rôle de médiateur entre les autorités civiles et les exploitants privés. « Nous avons déjà mis les “Dina” de la filière or en place. Il s’agit d’une convention entre tous les opérateurs du secteur œuvrant à tous les niveaux. Une collaboration qui devrait remettre les exploitants au pas et réduire les opérations informelles minant le développement du secteur malgré un potentiel conséquent ». soutient Sebany Mohamed, député de Madagascar élu dans la région. Développement « C’est uniquement à partir de la formation de cette activité que les collectivités territoriales décentralisées pourront bénéficier des retombées directes de la filière dans votre localité. En considérant le fait que la moitié de la production nationale d’or déclarée légalement provient de cette zone nord du pays, la régularisation des exploitations d’or devrait contribuer largement au développement de la région », souligne Hery Rajaonari­mampianina, président de la République. Selon Jao Roger, notable de Betsiaka, « il est encore difficile de déterminer le tarissement des gisements dans la localité. La potentialité de production reste ainsi dans sa vitesse de croisière pour le moment ». Une situation qui, logiquement, devrait permettre à la commune de se développer rapidement si les exploitants se plient à la régularisation de leurs situations. Cependant, à l’image de la difficile procédure de formalisation des activités, la plupart des exploitants ont toujours recours aux techniques traditionnelles, négligeant ainsi le volet environnemental. En plus de la régularisation des situations des exploitants, il s’agit pour l’ANOR de réduire la gabegie régnant dans la filière dans la région de Diana.
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