Affaire Antsakabary - Les policiers incriminés toujours impunis


Cinq villageois sont incarcérés pour le meurtre de deux policiers à Antsakabary. Quatre mois après enquête, aucun des policiers accusés d’exactions n’a été  entendu. Rebondissement dans l’affaire Antsakabary. Près de quatre mois après les exactions commises par un peloton policier le 22 février, aucun des quarante-cinq éléments ayant mené l’expédition punitive n’a jusqu’à maintenant fait l’objet de traduction devant le Parquet. Par ailleurs, cinq villageois inculpés dans le meurtre de deux policiers, dont le lynchage à mort par une foule en furie à Ankisigny Antsakabary, le 18 février, a  déclenché la mobilisation du peloton, sont toujours en détention préventive. Une dizaine d’autres individus, recherchés dans le double  meurtre, sont, en revanche, encore en cavale. Lors du passage à Antsakabary des quarante-cinq policiers venus procéder à l’arrestation des bourreaux de leurs défunts collègues, quatre cent quatre-vingt-sept maisons d’habitations, commerces et hangars à paddy, ont été incendiés. Une femme de soixante-seize ans a péri sous les flammes et des villageois se sont plaints, entre autres,  de pillages, de maltraitances et d’extorsion d’aveux. Une dizaine de jours après les faits, une commission mixte d’enquête conduite par le directeur de la police judiciaire auprès du commandement de la gendarmerie nationale, ainsi que le directeur de la sécurité publique dans la province d’Antananarivo, se sont dépêchés avec des enquêteurs dans les cinq villages sinistrés, dont Ambalamanga Akisingny, Ambinanindrano, Antananambo, Ambodifinesy et Ambohitraivo, pour interroger les habitants. Alors que l’audition de la partie civile s’est effectuée en deux jours, celle des quarante-cinq policiers pointés du doigt comme étant les auteurs des exactions n’a pas encore été entamée près de quatre mois plus tard. Reconstruction nulle Les séquelles sont toujours très présentes. Les informations recueillies hier, auprès des habitants ainsi que des autorités à Antsakabary, révèlent que les ruines des quatre cent quatre-vingt-dix-sept maisons décoiffées par l’incendie criminel, gisent toujours dans les villages dévastés. Les autorités sur place indiquent que le gouvernement a envoyé depuis le mois de mars, des feuilles de tôles pour aider les villageois à avancer dans la reconstruction, mais la plus grande partie de ce don est encore bloquée au Pont Sofia, en raison de la difficulté de  leur acheminement. Les charretiers qui sont bien les seuls à être en mesure de les transporter sur les 80 kilomètres de route  très difficilement praticables en cette période de l’année, réclament dans les 120 000 ariary, pour faire le trajet. Confrontées à un dilemme, les autorités ont opté pour l’envoi de camions dès que la route sera praticable. Les envois sont prévus au mois de juillet. En attendant, les sinistrés se serrent dans des tentes et s’installent dans les champs et les rizières, d’après des sources officielles Andry Manase
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