Présidentielle - La CENI redoute un budget mince


Les nouveautés prévues dans les nouvelles lois électorales impliquent des augmentations des dépenses. À demi-mot, la Ceni reconnaît que le budget à sa disposition est insuffisant. Trop juste. Après le cadre juridique des élections, le budget nécessaire à la préparation du vote pourrait être le prochain casse-tête de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Maître Hery Rakotomanana, président de l'organe électoral refuse d'être affirmatif sur le sujet. Seulement, avec les changements prévus dans les nouveaux textes électoraux notamment, les modifications des délais d'entre deux tours de la présidentielle créent de nouvelles dépenses. « Concernant le budget que nous avons à disposition, il m'est difficile de répondre s'il est suffisant ou non », a déclaré le président de la Commission électorale, en réponse à une question de la presse, hier. La Ceni a convié la presse pour officialiser le bouclage de la liste électorale. L'occasion pour les journalistes de questionner son président quant à la marge de manœuvre de cet organe, vis-à-vis des nouvelles lois électorales récemment adoptées par le Parlement, qui passeront incessamment le contrôle de constitutionnalité. Selon maître Rakoto­manana, une réunion entre la Ceni, le ministère des Finances et du budget, et les parties prenantes au groupe de Soutien au cycle électoral à Madagascar (Sacem) est prévue la semaine prochaine. Un rendez-vous pour faire le point sur le budget nécessaire aux préparatifs électoraux. Lors d'une réunion avec la mission d'évaluation dépêchée par la Communauté des États d'Afrique australe (SADC) le 5 avril, le président de la Commission électorale a été plus direct sur le manque à combler dans les fonds électoraux. Contre la montre Il a annoncé un gap de six millions de dollars. L'augmentation du nombre de bureaux de vote, ou encore la réduction des délais de collecte et traitement des résultats entre les deux tours de la présidentielle, ainsi que celui des préparatifs du second tour, en seraient les principales raisons, selon les explications exposées à la mission de la SADC. Le nouveau cadre juridique des élections prévoit, par exemple, une réduction à sept cents électeurs par bureau de vote. De vingt mille, cette nouvelle norme amènera le nombre de bureaux de vote à vingt-six mille. « Ce qui implique plus de charges », a indiqué le président de la Ceni durant cette rencontre avec la délégation de la SADC. Par ailleurs, il faudra également considérer les nouvelles dépenses en logistique pour la collecte et le traitement des résultats dans les temps impartis par les nouvelles lois. Devant les journalistes, hier, maître Hery Rakoto­manana n'a pas souhaité se prononcer sur l'éventuel calendrier des élections. Sur les ondes de la radio nationale dimanche, Thierry Rakoto­narivo, vice-président de la Ceni, a indiqué que si les lois électorales sont mises en vigueur, la Ceni sera tenue de se caler à l'interprétation gouvernementale l'article 47 de la Consti­tution. Ce qui implique, selon ses dires, que les deux tours de la présidentielle devront se faire entre le 24 novembre et le 24 décembre. La Ceni « arrête et publie les résultats provisoires dans un délai de sept jours après l'envoi du dernier pli fermé par les sections chargées du recensement matériel des votes », prévoit la loi organique sur la présidentielle. Il faudra prendre en compte les sept jours prévus pour la propagande du deuxième tour. Les bureaux de vote, par ailleurs, n'auront que cinq jours tout au plus, pour envoyer les résultats auprès des sections de recensement. Le président de la Ceni a ajouté hier que, pour l'instant, l'objectif est de fournir tous les efforts pour utiliser le bulletin unique pour le second tour de la présidentielle. Un acheminement des bulletins de vote par avion cargo pourrait s'avérer nécessaire pour respecter le peu de temps qui restera entre la publication des résultats et le deuxième tour. Avec le délabrement du réseau routier et l'enclavement de plusieurs localités, la voie des airs semble également incontournable pour l'acheminement des bulletins auprès des bureaux de vote. Pareillement, pour la collecte des résultats du premier tour. Garry Fabrice Ranaivoson
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