Eau-Assainissement - Hygiène - La société civile interpelle le Chef de l’État


L’accès en eau, l’assainissement, l’hygiène restent insuffisants. La société civile interpelle le nouveau dirigeant d’en faire une priorité. L’Organisation de la société civile eau, assainissement et hygiène (Osceah) contraint le Chef d’état, Andry Nirina Rajoelina, à réagir sur le problème du secteur eau, assainissement et hygiène trop persistant. Elle le sollicite à faire une priorité l’amélioration du secteur. « Il n’y a que 24 % de la population à Madagascar, soit, un peu plus de six millions de Malgaches, qui ont accès à l’eau potable, et seulement 11 % disposent de toilettes », selon le rapport de l’Osceah. Et encore, les habitants de la ville sont plus favorisés que ceux de la campagne. C’est notamment le cas dans le Sud de l’île où des femmes et des enfants doivent se déplacer durant des heures pour se ravitailler en eau. Mais même dans les grandes villes, l’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement est déficitaire. Dans la commune d’Anosizato-Ouest, des familles font leurs besoins à même le fleuve d’Ikopa, suite à l’inexistence d’infrastructure d’assainissement. A Itaosy, les habitants tirent souvent la sonnette d’alarme sur les fréquentes coupures d’eau. La société civile s’attaque aux racines du malaise. « La part du secteur eau, assainissement, hygiène au budget de l’État est faible. Elle ne représente que 2 % du budget général. Sur le besoin annuel de 200 millions de dollars, au maximum 20 millions de dollars sont accordés », lance Arsène Raveloson, président du Bureau national de l’Osceah, hier. Responsabilité Madagascar est, pourtant, signataire de l’accès à l’eau comme droit fondamental. « L’État ne dispose ni de stratégie ni de politique pérenne pour le développement du secteur. C’est un blocage au développement du pays. En l’absence d’infrastructures d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement, la santé de la population est vulnérable, et cette absence d’infrastructures lui fera perdre beaucoup de son temps », rajoute la source. L’Osceah interpelle l’État sur l’urgence de la priorisation du secteur. « Améliorez la gestion et la gouvernance de ce secteur », lance-t-il en premier lieu, avant d’enchainer, « le Chef de l’Etat devrait marteler que l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène est sa priorité. Il devrait y avoir une politique claire et des stratégies nettes pour mener à bien les activités en vue de l’amélioration du domaine », poursuit Arsène Raveloson. Ce membre de l’Osceah évoque, également, l’importance de l’autonomisation de chaque commune, pour assurer le développement de sa localité. « Souvent, les activités de développement sont boudées par les ministères à tel point que les communes perdent totalement leur rôle de responsables du développement local. Tous doivent assurer leur propre responsabilité », conclut-il.  
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