Gouvernement - Le remaniement hante les ministères


Un bruit annonçant un remaniement aurait secoué quelques ministères, hier. Le sujet circule dans les travées depuis quelques jours. Psychose. Une nouvelle fois, l'éventualité d'une retouche du gouvernement plane au-dessus de l'équipe gouvernementale. Si un temps, un changement a été souhaité par certains parlementaires, il serait plutôt question de remaniement, à en croire les indiscrétions. Il semblerait que l'idée d'être évincé du pouvoir Exécutif travaille certains ministres, au point de sursauter au moindre signe inhabituel venant du palais d'État d'Iavoloha. L'anxiété de certains ministres aurait été à son paroxysme, hier. Le bruit d'une recomposition imminente de l'équipe de Solonan­drasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, se serait fait insistant. Ce sujet a été mis sur la table par un groupe de cinq députés s'affirmant pro-pouvoir, et se présentant sous la bannière G5, la semaine dernière. Durant une conférence de presse, le 8 janvier à Antaninarenina, ces élus de la Chambre basse ont demandé à ce que « des ministres incompétents » soient remplacés. Une sortie médiatique qui pourrait ne pas être anodine, lorsqu'à la fin, ces parlementaires ont martelé qu'ils étaient à cent pour cent derrière le président de la République, et sont prêts à se jeter corps et âme dans la bataille électorale pour le faire gagner à la prochaine présidentielle. À l'intrigue s'ajoute le fait que, la semaine dernière, il aurait été indiqué à l'équipe gouvernementale que ceux qui ne seraient pas prêts à atteindre l'objectif fixé devraient quitter les rangs ou seront écartés. Sur le volet développement, « la capitalisation des acquis » et l'optimisation des actions gouvernementales pour qu'elles portent effet sur le quotidien des ménages est la directive donnée à l'équipe Mahafaly pour cette année. Des ministres dont les performances seraient jugées insuffisantes, ou encore, ceux ayant quelques difficultés à manœuvrer pourraient se voir écarter de leur poste. Durant le petit déjeuner de presse qu'il a donné à Anosy le 28 décembre, le chef du gouvernement a déjà relevé les atermoiements de certains de ses ministres. L'autre objectif de cette année est la reconquête du pouvoir par le biais de la présidentielle. Bien que Hery Rajaonarimampianina, président de la République, veuille tenir en haleine la population, sa candidature pour briguer un second mandat se précise à chacune de ses sorties publiques. Bon moment Les membres du gouvernement qui songeraient à d'autres buts que celui de faire gagner le candidat d'État à la prochaine course à la magistrature suprême pourraient être invités à quitter l'équipe ou encourent l'éviction. Une épée de Damoclès que certains courants au sein du pouvoir souhaiteraient voir brandie contre celui ou celle qui refuserait de tolérer certains écarts à l'orthodoxie pour que le but fixé soit atteint. Lorsque la question d'un éventuel changement ou remaniement du gouvernement est posé au locataire de Mahazoarivo, la réponse systématique est que le dernier mot appartient au locataire d'Iavoloha. Questionné sur l'appel à une retouche de l'équipe Mahafaly, lancé par les députés du G5, le président Rajaonarimam­pianina a, notamment, déclaré « chaque chose en son temps ». Une réponse évasive qui laisse la porte ouverte à toutes éventualités. Cette ambiguité de la réponse présidentielle pourrait avoir renforcé la crainte d'une éviction du gouvernement, qui semble hanter certains ministres. Une psychose que pourrait justifier le fait qu'au regard des précédents changements ou remaniements du gouvernement, durant cette quatrième République, les indiscrétions et bruits de couloir n'ont jamais été anodins. Seulement, le chef de l'État a toujours lâché le couperet au moment où l'opinion publique et les premiers concernés s'y attendent le moins. Garry Fabrice Ranaivoson
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