Trafic de bois de rose - Un chef de district et un colonel mis en cause


Au banc des accusés. Selon les informations, aux côtés de cinq autres personnes, « un ancien chef de district de Soanierana Ivongo et un officier supérieur au grade de colonel, anciennement commandant du groupement de la gendarmerie nationale locale » ont été déférés devant la Chaîne pénale anti-corruption (CPAC) hier. En cause, une affaire de trafic de bois de rose dans ce district de la région Analanjirofo, qui remonte au début de l'année 2014. Surchargé, un navire transportant une cargaison de ces bois précieux se serait échoué sur les côtes de la commune rurale de Mana­kantafana, sise dans le district de Soanirena Ivongo. « Des éléments des forces de l'ordre locales ont prêté main forte à l'armateur afin de décharger rapidement les cargaisons illicites et de les dissimuler sous terre, le long de la place. Une fois l'opération de dissimulation faite, les autorités locales ont invité la presse pour constater que le navire était bien vide », narre une source proche du dossier. Politique pénale L'affaire aurait, toutefois, fait grand bruit chez la population locale. Petit à petit, les langues se seraient déliées jusqu'à ce que la branche territoriale du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) de Toamasina s'en saisisse, suite à des doléances anonymes faisant état du scénario de déchargement et de l'enterrement des bois précieux. « L'enrichissement soudain et conséquent de l'ancien responsable de la gendarmerie locale a renforcé l'intrigue des enquêteurs », ajoute la source. Outre l'implication dans le commerce illicite de ces bois précieux, « abus de fonction, faux et usage de faux » sont également les charges retenues contre le responsable administratif et l'officier supérieur, ainsi que les cinq autres personnes déférées devant le Parquet de l'instance judiciaire, aux 67 ha. Après l'instruction, « la liberté provisoire » a été prononcée par le juge à l'endroit du colonel et du chef de district, notamment. La politique pénale prône la tolérance zéro en matière de trafic de ressource naturelle, de corruption et de délinquance financière. « Une mise en liberté provisoire ne signifie nullement que les prévenus sont tirés d'affaire. Bien au contraire. Il faut, néanmoins, toujours respecter la présomption d'innocence », explique une source judiciaire. Ce dossier pourrait, par ailleurs, figurer parmi ceux qui seront transférés auprès du Pôle anti-corruption (PAC) d'Antana­narivo, lorsqu'il sera en place. Cette instance judiciaire aurait pour vocation de renforcer la lutte contre la corruption et autre délinquance financière. En l'absence du tribunal spécial pour le bois de rose, les PAC pourraient aussi se charger du commerce illicite des ressources naturelles. G.F.R
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