Fanjakana Gasy - Rainidina accusé d’atteinte à la sûreté de l’État


Appréhendé dimanche, le membre du mouvement « Fanjakana Gasy », fait l’objet d’enquête pour atteinte à la sûreté de l’État. Atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Tel serait le chef d’inculpation retenu contre Rainidina Liampi­voarana, membre du mouvement « Fanjakana Gasy ». Une information donnée par le commandant Herilalatiana Andrianarisaona, responsable de la communication auprès du commandement de la gendarmerie nationale, dans une interview diffusée sur la radio Antsiva, hier. Rainidina Liampivoarana a été appréhendé par les forces de l’ordre, à Antani­narenina, dimanche matin, alors que lui et ses camarades du mouvement « Fanjakana Gasy », comptaient faire une déclaration au restaurant le Pavé. Selon les explications du commandant Andrianarisaona, l’arrestation a été motivée par une ordonnance judiciaire, « faisant suite à une plainte déposée par l’Etat contre l’entité dont est membre ledit Rainidina ». Une source avisée confirme que l’Etat a bien déposé une plainte « il ne s’agit, cependant, pas d’une plainte contre quelqu’un, mais contre X ». Elle ajoute que « la plainte a été faite compte tenu des déclarations entendues ces derniers temps et faisant apparaître une forme de d’action portant atteinte à l’unité de l’état ». Bien que la source contactée reste mesurée dans le choix de ses mots, le « Fanjakana Gasy », dans des déclarations et des « tracts », comme l’indique le responsable de la communication auprès du commandement de la gendar­merie nationale, affirme la création d’Etats autonomes. Une initiative qui selon les membres du mouvement devrait permettre « la refondation », ainsi que la reconquête de la « souveraineté de Madagascar et sa population ». Cellule mixte Aussi, depuis le mois d’août la création d’un « Fanjakana Atsimo », ou État du Sud, d’un « Fanjakana Antsignanana », ou Etat de l’Est, ainsi qu’un « Fanjakana Avaratra sy Avaratra Andre­fana », a été annoncée par le mouvement. La création d’un « Fanjakana Gasy », a été affirmée, le 14 septembre. La boucle devait être bouclée, ce dimanche 14 octobre, jour anniversaire de la création de la Répu­blique de Madagascar. Selon un document publié par Rainidina Liampivoarana sur sa page Facebook, le 14 octobre, les membres du mouvement projetaient de rendre public « la structure du Fanjakana Gasy ». Le ton de certains hauts parleurs de ce courant politique laisse entendre une velléité sécessionniste. La fréquence de leurs déclarations « décrétant », la création d’Etats autonomes et leur insistance a déjà amené une réaction présidentielle. Lors d’un petit déjeuner de presse, le 3 octobre, à Ambohitsirohitra, Rivo Rakotovao, président par intérim, a déjà laissé entendre les intentions de l’Etat de porter plainte contre toute intention sécessionniste. À Mahajanga, dimanche, le Chef d’Etat par intérim a affirmé que « des mesures seront prises ». La plainte suivie de l’arrestation de Rainidina Liampivoarana pourrait être cette « mesure prise ». Seule­ment, des interrogations se posent sur les raisons pour lesquelles seul ce dernier a été appréhendé, ou pourquoi lui particulièrement. Arrêté à Antani­narenina, juste avant le début de l’événement politique que comptait tenir le mouvement, il aurait brandi une banderole appelant à la création d’États autonomes, selon les explications. Rainidina Liampivoa­rana, est un des hauts parleurs du « Fanjakana Gasy ». Particulièrement actif sur les réseaux sociaux, il partage systématiquement dans ses publications sur sa page Facebook, les déclarations, manifestes et invitations aux activités du mouvement. Toujours sur la radio Antsiva, hier, Joseph Yoland, ancien parlementaire de la Transition et partisans de l’initiative « Fanjakana Gasy », a demandé la libération de son camarade. « On a tout à fait le droit d’exprimer librement ses idées dans ce pays. Il a été arrêté alors qu’il comptait faire part de ses idées dans un endroit privé dans le souci de l’intérêt des Malga­ches », argue Joseph Yoland. Il affirme que « les actions pour revendiquer la souveraineté de Madagascar continue ». Pour l’heure, Rainidina Liampi­voarana est enquêté par une cellule mixte impliquant la gendarmerie et la police avant une probable traduction devant la Justice.  
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