Assemblée nationale - Une deuxième session pas ordinaire


La dernière session ordinaire du mandat des députés débute ce jour avec la campagne électorale comme toile de fond. Les récents événements redessinent les rapports de force. Spécial. Trouver un parking à l’Assem­blée nationale sera difficile ce jour. Jouissant d’un premier semestre faste, les cent cinquante-et-un députés sont attendus avec leurs voitures luxueuses pour la deuxième session ordinaire de cette année. Une session ordinaire qui redessine la géométrie de la majorité parlementaire. Avec la campagne électorale comme toile de fond, les députés réfléchissent sur la suite de leur « carrière » de manière sérieuse comme tout faiseur de roi qui se respecte. Ainsi, après les chamboulements du mois d’avril, les groupes parlementaires constitués n’en sont pas sortis intacts. Des démissions, des réintégrations et des revirements à cent quatre-vingt degrés recomposent les rapports de force à l’Assemblée nationale. À part l’adoption de la Loi des finances 2019, le face-à-face du Gouvernement avec les députés est l’un des moments forts de ces soixante jours de réunions. Des animations sont attendues car le bras de fer entre les soixante-treize députés contre les soixante dix-huit durant les quatre sessions extraordinaires du début de l’année est aux oubliettes. Que des intérimaires De nouvelles donnes en­trent en jeu d’autant que les relations entre Marc Ravalo­manana et Hery Rajaona­rimampianina se réchauffent et les députés transfuges reprennent du service. À part les Siteny Thierry Randriana­soloniaiko, Harijaona Randria­rimalala et Jean Nicolas Randrianasolo qui se sont publiquement prononcés pour soutenir le candidat Andry Nirina Rajoelina, la position des députés autrefois « pro-régimes » ne sont pas connues. Pour cette dernière session ordinaire du mandat de ces députés, la présidence des deux chambres est assurée par des intérimaires. Hary Andrianarivo , vice président de l’Assemblée nationale de la province de Fiana­rantsoa remplace provisoirement Jean Max Rakoto­ma­monjy qui s’est porté candidat. Mananjara Andriambololona assure l’intérim du président du Sénat Rivo Rakotovao qui assure l’intérim du président de la République démissionnaire. La cérémonie d’ouverture à l’Assemblée nationale est à 11 heures et celle du Sénat à 16 heures. En attendant la réunion du Bureau permanent et l’adoption de l’ordre du jour, jeudi, une source auprès de l’administration de l’Assemblée nationale indique que six projets de loi et une proposition de loi seront soumis à l’examen des députés. «Il y a quatre nouveaux projets de lois et deux plats froids de la dernière session. Le député Freddie Mahazoasy soumettra une proposition de loi sur les droits de l’Homme », indique la source. Les projets de loi sur le blanchiment d’argent et le recouvrement des avoirs illicites figureront de nouveau dans l’ordre du jour. Soumis à l’Assemblée nationale depuis juin 2017, les députés trouvent toujours des « excuses » pour ajourner l’examen de ces deux projets de loi malgré les recommandations du Fonds monétaire international à plusieurs reprises. Des sources indiscrètes avouent que des députés ont juré de ne jamais adopter ces textes gênants. Dans le contexte qui prévaut, l’assiduité des députés aux travaux de commis­sions et aux séances plénières n’est pas évidente. Hormis la cérémonie d’ouverture qui coïncide avec la période de paie, on s’attend à une salle de session régulièrement vide d’autant que les parlementaires sont autorisés par la loi à participer aux campagnes électorales.  
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