La ruée vers l’Ouest


La ville de Mahajanga, ville côtière d’approximativement 135 660 habi­tants sur 53 kilomètres carrés. Comme pour toutes les autres villes de Madagascar, ces chiffres ne sont que des projections. En 2001, Mahajanga comptait à peu près une densité de 2 560 habitants au kilomètre carré. Certes, loin des 25 287 habi­tants au km2 d’Antananarivo la capitale, et des 3 054 habitants au km2 de la ville de Los Angeles sur les côtes Californiennes. Depuis deux décennies, cette cité attire de plus en plus de touristes à chaque période de vacances scolaires. Malgré la longue route à faire, l’état encore peu accueillant et normalisé des équipements de transport, l’affluence ne va pas en diminuant. Année après année, à cette période, les plages sont noires de monde, les hôtels et autres types de villégiatures sont assaillis par les vacan­ciers en quête de soleil pour se ressourcer un peu. Cette fois-ci, peut être que plus dans le passé, la ville de Mahajanga a attiré plus de monde. En effet, comme si tout Madagascar s’y est donné rendez-vous. Familles, amis, colonies de vacances, voyages groupés ont choisi Mahajanga. Coïncidence ou non, les chrétiens de différentes obédiences s’y retrouveront presque au même moment. Les Adventistes comptent à peu près 8 000 âmes ; presque le même chiffre pour les scouts des Protestants. Les autres chorales, groupe­ments paroissiaux, écoles du dimanche sont également venus agrandir les rangs. Ce serait une victoire car une ville musulmane serait investie, le temps des vacances par une « armée sainte » ou « tafika masina ». Déjà, vu sous cet angle, l’affaire n’est point plaisante car dans cet esprit, l’ambiance de la multi-culturalité et la diversité des hommes et de leurs croyances sont mitigées. Puis, cela crée une base de frictions non avouées mais qui peut très vite devenir des confrontations directes. D’un autre point de vue, «urbanistiquement» parlant, est-ce-que la ville a assez d’équipements structurant pour accueillir autant de monde sur une si petite surface. Certes, on ne peut défendre aux gens d’aller à Mahajanga, mais plusieurs réflexions doivent être faites et des mesures, prises en conséquence. Premièrement, pourquoi aller à Maha­janga ? Réponse la plus probable : car il n’y a pas vraiment d’autres endroits où l’on peut aller. L’alternative du Sud de Madagascar a séduit un temps, il en est de même pour le Sud Ouest. Mais avec la durée assez longue du trajet, l’état catastrophique des routes et surtout l’insécurité, Mahajanga reste la seule option abordable. Deuxièmement, est-ce-que Mahajanga est en mesure de prendre en charge autant de monde. Réponse la plus évidente : non car les infrastructures existantes ne sont pas encore à la hauteur des besoins. Troisième question : que faire alors ? Réponse la plus logique : créer d’autres offres qui peuvent à la fois allier le niveau de vie de la majorité des malgaches, les normes et les attentes. Par Mbolatiana Raveloarimisa
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