Kidnapping - La France réclame plus de rigueur


L’ambassadeur de France demande à ce que des moyens efficaces soient mis en œuvre dans la lutte contre les enlèvements. La coopération des victimes est, toutefois, requise par les autorités. Préoccupant. D’un ton diplo­matique, Véronique Vouland-Aneini, ambassadeur de France, déplore la prolifération des actes d’enlèvement. Un phénomène qui touche, notamment, la communauté d’origine indienne, jouissant de la nationalité française. Aussi, la diplomate demande plus d’efficience dans la lutte menée par les autorités. « Il faut trouver le moyen de mener efficacement les enquêtes, d’arrêter les criminels, les juger et de veiller à ce qu’ils effectuent leur peine », déclare l’ambassadeur Vouland-Aneini, dans son allocution à l’occasion de la célébration de la fête nationale française, à la résidence de France, Ivandry, samedi. La fréquence des rapts, cette année, indique que les mesures prises par les responsables sont, visiblement, perméables. Huit actes de kidnapping ont été signalés, depuis le début de l’année, dont quatre en un mois. Tous ont été libérés suite au paiement de rançons. Le mal est d’autant plus inquiétant, comme le souligne l’ambassadeur, que les ravisseurs s’en prennent, désormais, aux enfants et aux femmes. Le premier cas d’enlèvement de femme s’est déroulé, le 6 juillet, sur le parking de l’immeuble Assist, Ivandry. Le phénomène est en croissance, estime l’hôte de la réception de samedi. Elle indique, pourtant, que ce sujet a été évoqué à plusieurs reprises au niveau du Président de la République. Le kidnapping de ses ressortissants est, en effet, une problématique systématiquement abordée par les représentants français, lors de leur rencontre avec les responsables étatiques. Un sujet, fréquemment dénoncé, aussi, dans les prises de parole des ambassadeurs dans leur discours du 14 juillet, ces dernières années. Après avoir fustigé les autorités malgaches sur les failles dans la lutte contre le kidnapping, François Godlbatt, ancien ambassadeur de France, avait même remis une liste de personnes étant les présumées cerveaux des rapts intempestifs, en 2014. Confiance Assortis de propos cinglants sur la conjoncture politique, sa réaction a valu au diplomate d’être déclaré persona non grata. La liste, depuis, semble s’être perdue dans les tiroirs de la présidence de la République. « Les efforts d’organisation ont été faits par les forces de l’ordre, comme par les familles des victimes, mais cela continue et cela s’aggrave », ajoute, par ailleurs, l’ambassadeur Vouland-Aneini. « La sécurité est l’affaire de tous, toutes les forces vives se doivent de consolider la collaboration afin d’avoir un système sécuritaire proche de la population. Les autorités malga­ches sont ouvertes à toutes formes de coopération et considè­reront toutes les suggestions », réplique Eloi Alphonse Maxime Dovo, ministre des Affaires étrangères, dans son discours lors de la réception de samedi, à la résidence de France. Devant la presse, en marge de la cérémonie, le général Béni Xavier Rasolo­fonirina, ministre de la Défense nationale, indique qu’une confiance mutuelle, est nécessaire pour une efficacité de la lutte contre les enlèvements. Le membre du gouvernement regrette que les familles des victimes soient, dans la majorité, réticentes à coopérer avec les enquêteurs. Gagner la confiance des victimes et de photo okleur famille semble être un challenge pour les autorités. Un réseau composé, notamment, de personnalités puissantes et hautement placées, est réputé à la manette des kidnappings. Le fait que des individus censés purger de lourdes peines de prison soient parmi les auteurs de kidnapping indique de l’influence du réseau dans le système public. La réactivité tardive des entités chargées de la sécurité à chaque fois qu’un cas d’enlèvement est signalé laisse, du reste, perplexe. Les rapts, ces derniers temps, se déroulent en plein heure de pointe, où les bouchons obstruent la circulation urbaine. Un ordre immédiat de bouclage des itinéraires probables des auteurs, aurait pu permettre de tuer dans l’œuf certains kidnappings. La sécurité est certes, l’affaire de tous. Il faudrait, toutefois, plus d’action et de mesures rassurantes de la part des responsables. En matière d’enlè­vement, des actes concrets pour démonter les réseaux pourraient être un signal positif.
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