Présidentielles - Le Président Rajaonarimampianina ravive les inquiétudes


Bien qu’il ait affirmé qu'il y aura bien une élection, le chef de l’État n'a fait qu'effleurer les inquiétudes du moment sur les présidentielles, hier. En marge d'une série d'inaugurations, à Sabotsy Namehana, hier, Hery Rajaonari­mampianina, président de la République, a été questionné par les journalistes sur les informations, hypothèses et inquiétudes qui foisonnent autour de la présidentielle de 2018. En réponse aux sceptiques sur la tenue d'une élection présidentielle comme dénouement de son quinquennat, le chef de l'État a été ferme, « il y aura des élections ». À lui d'ajouter que toutes les hypothèses contraires ne sont que « rumeurs et supputations ». Le locataire d'Iavoloha n'a pourtant pas abordé les indiscrétions qui avancent que dans les hautes sphères de la République circule l'idée de repousser, en 2019, le scrutin présidentiel. Il faut dire que la question ne lui a pas été posée. Le sujet fait, pourtant, partie des grandes inquiétudes autour des votes qui devraient se tenir vers la fin de l'année 2018. La Constitution dispose, en effet, que le mandat présidentiel est de 5 ans et que « l'élection du président de la République a lieu trente jours au moins et soixante jours au plus avant l'expiration du mandat du Président en exercice ». Aux journalistes, hier, Hery Rajaonarimampianina a déclaré, « d'autant plus que les textes sont clairs ». À lui d'ajouter, toutefois, que « toute éventuelle décision politique devra être débattue d'une manière apaisée ». Une phrase qui pourrait intriguer. Surtout que, le Président de la République a, également, réagi à une « position », de l'Union européenne (UE), requérant une présidentielle inclusive. Souveraineté Une posture que certains observateurs estiment être une opinion contre une éventuelle mise à l'écart des anciens chefs d'État Marc Ravalo­manana et Andry Rajoelina de la prochaine course à la magistrature suprême. Un sujet qui a été en filigrane des débats et du vote de la sur la réconciliation nationale, à l'Assemblée nationale. Une probabilité qui a déchaîné les passions durant les séances plénières. « Madagascar est un pays souverain, avec une population souveraine qui fait ses choix de manière souveraine », a juste soutenu le président Rajaonarimampianina. Une réponse qui pourrait ne pas rassurer, notamment, les partisans des deux anciens chefs d'État. Surtout que, le vendredi 10 janvier, en marge d'une visite présidentielle, à Alakamisy-Itenina, Rivo Rakotovao, président national du parti « Hery vaovao ho an'i Mada­gasikara » (HVM), en réaction aux propos de l'UE avait mis en avant l'application des lois. Le ministre auprès de la présidence chargé de l'Agricul­ture et de l'élevage, a soulevé l'accord de Cotonou qui sanctionne les « putschistes », et la condamnation judiciaire qui annihile certains droits des coupables. Ayant, en toute vraisemblance, eu comme objectif de rassurer l'opinion au sujet de la présidentielle, les réponses de Hery Rajaona­rimam­pianina, hier, tendent, cependant, à laisser des ouvertures pour des éventualités. Garry Fabrice Ranaivoson
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