Maurice - Vers une démission du Premier ministre


Pravind Jugnauth, alors ministre des Finances en 2010, avait approuvé la vente d’une clinique à l’État mauricien. Or, sa sœur y était actionnaire, d’où la condamnation du ministre pour conflit d’intérêts. Le destin politique du Premier ministre mauricien se décide en ce moment à Londres. Pravind Jugnauth est au centre d’un procès en appel pour conflit d’intérêts, dont les audiences ont démarré mardi après-midi 15 janvier au Conseil privé, le plus haut tribunal d’appel pour les pays du Commonwealth. Si le chef du gouvernement mauricien est reconnu coupable, un séisme politique et institutionnel est à prévoir à Maurice. S’il est blanchi, il sera débarrassé d’une affaire qu’il traîne comme un boulet depuis décembre 2010. Depuis huit ans, l’affaire baptisée MedPoint hante les nuits de Pravind Jugnauth. MedPoint est le nom d’une clinique achetée par l’État, en décembre 2010 pour le double de sa valeur. Pravind Jugnauth est alors ministre des Finances. C’est lui qui approuve la vente de la clinique. Mais le problème est que parmi les actionnaires de cet établissement se trouvent sa sœur et son beau-frère. Le scandale provoque la démission du ministre et une enquête est ouverte par la commission anti-corruption. Culpabilité Cinq ans plus tard, Pravind Jugnauth est reconnu coupable de conflit d’intérêts. Quand tombe cette sentence en juin 2015 le leader politique a déjà fait un retour au pouvoir en tant que vice-Premier ministre. Nouvel épisode politique: Pravind Jugnauth démissionne à nouveau, cette fois pour contester son verdict de culpabilité. Procès en appel qu’il remporte en mai 2016 et les étoiles sont si bien alignées à ce moment-là qu’il se voit propulser au poste de Premier ministre. Mais le directeur des poursuites publiques, non satisfait du verdict d’acquitte­ment, a saisi entre-temps le Conseil privé à Londres en tant que le plus haut tribunal d’appel. Rattrapé par le dossier MedPoint, Pravind Jugnauth, 57 ans et fermement installé à la tête du gouvernement mauricien voit son destin se décider à Londres par des juges britanniques. © RFI
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