Des œuvres de bienfaisance pour secourir les vulnérables


Des organismes et services soutiennent l’organisation sanitaire dans la capitale. En 1952, sous tutelle de l’Institut d’hygiène sociale (lire précédente Note), le service central de l’Inspection médicale scolaire d’Antananarivo exerce le contrôle médical par livret individuel de tous les élèves - « modèle d’organisation moderne »- et dirige les enfants malades pour traitement complet sur les services spécialisés. Chaque année, trente mille écoliers sont ainsi suivis et subissent des prélèvements de sang en gouttes épaisses, des cuti-réactions à la tuberculine brute, des vaccinations antivarioliques et anti-typhoïdiques. Un tiers environ de ces écoliers est convoqué aux différents dispensaires. Les cantines scolaires médico-sociales s’adressent à des enfants indigents et déficients des écoles officielles ou privées, dont l’état est constaté par l’Inspection médicale scolaire. Elles fournissent chaque jour à ces enfants qui restent sous contrôle médical, une alimentation complète et équilibrée : 200g de riz, 60g de viande, 40g de graisse, 50g de brèdes, un fruit et de la boisson. Quinze cantines fonctionnent dans la capitale dont chacune alimente cent cinquante enfants pris moitié dans les écoles officielles, moitié dans les établissements privés. Les dépenses incombent aux budgets de l’Assistance sociale et de la municipalité. « Une augmentation de poids de 2 à 3kg en six mois et une diminution notable des index splénique et hématologique sont les résultats de cette fondation. » Le dispensaire d’hygiène générale et sociale comprend une École d’infirmières-visiteuses où vingt cinq élèves par promotion sont formées par des cours théoriques et des stages pratiques dans les services spécialisés, comme les hôpitaux de l’Assistance médicale indigène et le Bureau municipal d’hygiène. Le Bureau central des infirmières-visiteuses étend son activité aux treize secteurs de la capitale. Elles visitent à domicile les malades, les soignent, les contrôlent par dossiers sociaux. Elles examinent aussi les lieux d’habitation, les conditions d’hygiène, établissent des monographies de famille et effectuent les dépistages indispensables des contagieux. Deux mille à trois mille familles, autant de malades, sont ainsi visités chaque année. L’Institut d’hygiène sociale compte dans tout son personnel une dizaine d’Européens et cent cinquante Malgaches environ. Dans la capitale, il existe aussi huit dispensaires à Isotry (41 387 consultants par an), Antanimena (18 804), Soanierana (13 635), Andohalo (13 400), Ampasanimalo (13 234), Ambohimanarina (11 571), Mahamasina (10 353), Anosipatrana (8 168). Parallèlement, quatorze médecins pourvus d’un diplôme d’État, neuf autres d’un diplôme d’Université et trente et un diplômés de l’École de médecine de Befelatanana exercent à titre privé dans la capitale, toujours en 1952. Sept chirurgiens-dentistes, onze médecins-dentistes et seize pharmaciens complètent l’organisation sanitaire d’Antananarivo. Le Bureau d’assistance sociale d’Antananarivo, créé par décret le 22 juin 1932, doté de ressources budgétaires assez importantes, permet de faire face aux mesures d’assistance les plus pressantes. Il remplace, du fait de sa solide organisation, les moyens, aléatoires, de l’ancien Fonds de secours aux indigents. Les œuvres de bienfaisance ou d’assistance médicale privée, subventionnée ou non, comprennent notamment des organismes ou entreprises. Ainsi, par exemple, la Crèche de Bel-Air recueille les orphelins et les enfants abandonnés. L’œuvre d’assistance et de protection de l’enfance prend des enfants en pension ou demi-pension, à prix modique. L’Orphelinat de Bel-Air Les Paulins, appelé aussi Notre-Dame des Miracles, reçoit les garçons abandonnés de 6 à 14 ans, sans distinction d’origine, tandis que l’Orphelinat de la Providence s’occupe des fillettes. L’École Saint-François Xavier reçoit, nourrit et élève un nombre important d’enfants indigents. La Croix-Rouge française, par son comité central d’Antananarivo, contrôle plusieurs dispensaires où se pratiquent l’aide à l’enfance et les soins aux nouveau-nés. Des pesées sont régulièrement faites et tous les jours, des distributions gratuites de nivaquine. En mai, pendant la fête de la Croix-Rouge, 18 000 à 20 000 vêtements sont offerts aux enfants nécessiteux et aux écoliers. Les infirmières de la Croix-Rouge assurent en outre, du service à l’Hôpital des enfants à Tsaralalàna. Enfin, l’Association des femmes de l’Union française vise à obtenir « pour toutes les femmes, les possibilités de vivre dans la dignité, de proposer des solutions propres à améliorer les conditions sociales et culturelles de la femme, de l’enfant, de la famille, d’informer l’opinion publique des problèmes que ces améliorations posent afin de créer des liens de solidarité humaine et d’affection qui doivent faciliter les relations entre toutes les femmes de l’Union française ».
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