Assemblée nationale - Le gouvernement en surnombre


Ils étaient huit! L'absen­téisme des parlementaires devient une banalité. Huit valeureux députés ont assisté au face-à face avec le gouvernement hier au palais de Tsimbazaza. Une situation prévisible en raison de la campagne électorale du second tour de l'élection présidentielle. Habituellement, ce genre de rendez-vous est retransmis en direct sur la radio et la télévision nationale. Pendant une journée entière, les députés se succèdent dans la prise de parole pour énumérer une litanie de doléances concernant les problèmes dans leurs circonscriptions respectives. Hier, le gouvernement Christian Ntsay,en a été épargné. Pour sa première rencontre avec les députés, depuis sa mise en place au mois de juin, le gouvernement a eu droit à une version allégée. L’article 102 de la Loi fondamentale dispose, en effet, que « les moyens d'information du Parlement à l'égard de l'action gouvernementale sont la question orale, la question écrite, l'interpellation, et la commission d'enquête. Une séance par quinzaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires, est réservée aux questions des membres du Parlement et aux réponses du Gouvernement ». Par principe, il s'agit d'une occasion pour le Parlement d'interroger l'Exécutif sur la mise en œuvre de la politique générale de l'État Toutefois, les députés ramènent souvent les débats à des cas spécifiques dans leurs circonscriptions respectives. Il s'agit notamment des problèmes d'infrastructures, d'insécurité et les abus de fonction des responsables au niveau des structures déconcentrées. Les députés présents hier à la séance n'ont pas dérogé à cette «règle». Ils ont, par ailleurs, réitéré leur demande de maintenir les amendements apportés dans la loi de finances initiale 2019. La deuxième session ordinaire de l’année 2018 a été la plus efficiente du mandat des députés. Quatorze projets de loi et deux propositions de loi ont été soumis à leur examen. Trois commissions d’enquête parlementaires ainsi qu’une commission de requête ont été mis en place. A l’exception de la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire, une dizaine de députés sont au mieux présents dans les séances plénières. Le record d’efficience a été battu le 11 décembre avec la présence de cinq députés. Les textes adoptés durant cette deuxième session ordinaire concernent en grande partie la ratification des conventions internationales et des conventions de prêt. Dans son intervention hier, Christian Ntsay, Premier ministre déplore l’ajournement de l’adoption de la loi sur le recouvrement des avoirs illicites et de la discordance entre le Senat et l’Assemblée nationale dans l’adoption de la loi des finances 2019. « Ces lois sont d’une importance capitale pour la vie de la Nation. Le gouvernement de récrimine pas l’Assemblée nationale mais exprime son inquiétude », a-t-il martelé
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