Conjoncture - L’Europe appelle au respect de la loi


L’abstention. C’est ce que recommande la délégation de l’Union européenne (UE), à ceux qui auraient l’intention de faire des actes hors du cadre légal du processus électoral. Alors que la conjoncture postélectorale commence à être tendue, une première réaction diplomatique est décochée par l’Europe. « Jusqu’à présent le processus électoral s'est déroulé comme prévu. (…) Durant cette phase d’attente, il est essentiel que tous les candidats continuent à respecter la loi et s’abstiennent de faire des déclarations unilatérales qui pourraient perturber les esprits et avoir des conséquences graves », indique « une déclaration locale de l’Union européenne », publiée, hier, sur son site web. Elle ajoute que « toute contestation éventuelle des résultats du premier tour devra se faire dans le cadre légal établi par la Constitution ». À l’entame du texte, il est indiqué que cette déclaration concernant le processus électoral a été faite en accord avec les ambassadeurs d’Allemagne, de la France et du Royaume Uni. Cette mention n’est pas souvent soulignée dans les communications publiques et médiatiques de la délégation de l’UE. Appréhensions Si les observateurs électoraux nationaux et internationaux ont affirmé de concert un vote calme et conforme aux normes, la situation semble se compliquer. Le traitement des résultats est fortement remis en cause par les écuries politiques des trois anciens Chefs d’État qui sont en tête des tendances. Et le ton de cette déclaration diplomatique d’hier, laisse transparaître certaines appréhensions sur la conjoncture postélectorale. Dès le lendemain du vote, le camp du candidat Marc Ravalomanana a multiplié les pressions publiques et médiatiques contre la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Une démarche suivie par celui du candidat Hery Rajaonarimampianina, qui s’est mis à organiser un « témoignage citoyen », sur les anomalies et irrégularités qu’ils auraient constatées durant le scrutin, hier, au gymnase d’Ankoron­drano. Des participants à cet événement ont soudain décidé de tenir une marche jusqu’à la CENI, à Alarobia, hier. Ils affirment qu’ils comptent remettre cela, aujourd’hui. L’équipe du candidat Andry Rajoelina, lui a annoncé son retrait de l’observation du traitement des résultats à Alarobia, mardi. S’ensuivent des interventions médiatiques virulentes de ses députés et lieutenants à coup d’« avertissements », contre la CENI. Avant la délégation de l’UE, des acteurs nationaux comme le Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM), et l’organisation de la société civile spécialisée en matière électorale KMF-CNOE, ont appelé à la retenue et à l’apaisement. Le KMF-CNOE demande « le maintien d’un climat serein durant le processus électoral ». Il encourage les candidats « à la confrontation des procès-verbaux si besoin est ».
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