Shine « Shyn »


À plusieurs reprises, j’ai voulu écrire sur eux mais je ne savais pas trop comment décrire ce que je ressentais, ce que je devais dire et comment le dire. Je n’y suis jamais arrivée. Il n’est pas vraiment de coutume, de ma part, d’écrire à la première personne du singulier. Car il nous est interdit par les « manières » journalistiques de personnaliser les choses. On pourrait dire que nous écrivons au nom de tous, pour tous même si une chronique engage plus celui qui l’écrit. Mais cette fois-ci, je déroge expressément à cette règle pour pouvoir clamer enfin, haut et fort, une admiration qui date de maintenant dix bonnes années. On me connaît plus pour mes sarcasmes acidulés, mes humours noirs et mes déprimes nationalistes. Pour une fois aussi, je pousse un grand soupir pour écrire un papier avec des paillettes et des confettis. « Quel soulagement ! » diront les uns ; « il en était temps ! » grogneront d’autres ; tellement je vous ai dépeint le monde avec ses cinquante nuances de gris. Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos tourterelles ! Qu’ils sont beaux, qu’ils sont talentueux, qu’ils sont magnifiques, qu’ils sont fiers. Non, il ne s’agit nullement du couple présidentiel au cas où certains pourraient penser que je suis tombée sous le charme, après le fameux Honoris Causa de l’homme fort du pays. Je parle plutôt de ce jeune couple originaire de la ville de Tamatave et qui est actuellement propulsé sur la scène internationale grâce à ses efforts. Une pincée de chance, un zeste de folie, une poignée de créativité, deux cuillerées de vision, deux kilos de travail acharné, deux autres de professionnalisme et une bonne dose d’amour : voilà qui pourrait être la recette de leur essor. Shyn et Deenyz ; Deenyz et Shyn, on parle beaucoup d’eux depuis quelques mois. Ce qui est le plus touchant dans cette histoire, c’est que l’on peut vraiment écouter en boucle leurs tubes. Merina comme je suis, des fois je n’y comprends rien, je chantonne des mois avant de m’apercevoir que ce que je dis est vraiment autre chose. Ce jeune couple a réussi à mettre dans nos oreilles, dans nos bouches un dialecte métissé. Entre le merina, le betsimisaraka, l’anglais, le français et je ne sais quoi d’autre, ils ont partagé avec nous la langue de l’art, du beau, du « sans frontière ». Plein de fois, je demande à des amis « mais qu’est-ce qu’il dit ? ». Je suis un fan, oui ! Je suis reconnaissante que dans cette génération que l’on pense perdue, on puisse, de plus en plus, mettre en évidence des perles rares. Des jeunes gens qui donnent de bons exemples par le biais d’un travail âpre et soutenu. Et puis, Shyn et Deenyz prouvent que nous pouvons réussir, que nous avons des places à prendre dans le monde. À eux deux, on peut également voir un jeune couple soudé dans la vie comme dans les affaires. Mis à part le côté artistique, ils nous inspirent également un business propre, qui marche avec le temps et les efforts qu’il a fallu. 2014, Deenyz est sacrée lauréate du concours panafricain « Island Africa Talent ». Elle sort, cette année, une merveille « Allofo » chez Universal. Puis il y a quelques jours, Shyn remporte le prix « Révélation de l’année » du concours international « Afrima Awards » ou « All Africa Music Awards ». Admiration et respect ! Par Mbolatiana Raveloarimisa
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