Journée mondiale de la jeunesse - Les évêques fustigent des candidats


Les évêques dénoncent les récupérations politiques de la Journée mondiale de la jeunesse par certains candidats. Ils invitent les jeunes à procéder à un vote responsable. Uppercut. La campagne électorale entre dans sa deuxième semaine. Les candidats exploitent toutes les opportunités pour soigner leurs images. À l’occasion de la neuvième édition de la Journée mondiale de la jeunesse à Mahajanga, plusieurs concurrents à la présidentielle ont fait acte de présence d’autant que cette manifestation coïncide avec le début des propagandes. Cet événement regroupe cinquante mille jeunes issus des quatre coins de la Grande île, un électorat potentiel. Lors de la messe de clôture à Belobaka, l’archevêque d’Ihosy, monseigneur Fulgence Razakarivony a remis les candidats à leurs places. « Ceux qui se sont portés candidats, ne tombez pas dans la tentation de récupérer la Foi pour votre propre intérêt et dans votre conquête du pouvoir », précise –t-il. L’organisation d’un tel événement mobilise des moyens considérables. Ainsi, les candidats rivalisent de générosité en sus de leur présence physique « en toute bonne foi ». Afin de lever des ambiguïtés, les propos de l’archevêque d’Ihosy ont été sans équivoque. « Dans le respect de votre liberté et pour vous permettre d’écouter votre conscience, l’Église ne soutient aucun candidat pour la présidentielle », continue-t-il. Cadeaux éphémères Pendant la campagne électorale, l’argent coule à flot. Des candidats utilisent des moyens insolents pour séduire les électeurs. Cette situation ne laisse pas les évêques indifférents. Ainsi, ils ont demandé aux jeunes à se rendre aux urnes et de procéder à un vote responsable. L’archevêque de Mahajanga Roger Victor Solo Rakotondrajao n’a pas ménagé ses propos dans ce sens. « N’échangez pas votre voix contre des cadeaux éphémères. Ne vous fiez pas aux beaux discours et aux fausses promesses. C’est une arnaque et une forme de corruption », a-t-il martelé. Concernant la vie nationale, les communications de la conférence des évêques n’économisent pas de critiques sur les pratiques politiques. Lors de la messe d’installation du cardinal Désiré Tsarahazana à Toa­masina, il déplore, à titre d’illustration « les fausses promesses et la corruption ». Face aux incertitudes corollaires à l’élection, l’Église catholique invite les jeunes à prendre leurs res­ponsabilités. « La prochaine élection déterminera les cinq prochaines années. Ne restez pas observateurs, soyez des acteurs. (…) Je vous invite ainsi à contrôler et à défendre la justice et la transparence », conclut monseigneur Fulgence Razakarivony. Les rideaux de la neuvième édition de la JMJ tombent. Les jeunes se donnent rendez-vous à Antsirabe en 2021 pour la dixième édition.  
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