La Jirama commande plus de carburants


Pour mettre fin au délestage, à Antananarivo, la Jirama bénéficie d'une rallonge en carburant. Outre cette solution d'urgence, une reprise en main de la Jirama est nécessaire. Du renfort. Pour mater le délestage foudroyant qui ronge Antananarivo et ses environs, depuis le début de la semaine, l'approvisionnement en carburant de la société Jiro sy rano malagasy  (Jirama), a été augmenté. Une rallonge qui prévaut, depuis deux jours, et qui devrait être amplement suffisant pour mettre fin aux coupures. Ce qui ne semble, pourtant, pas encore être le cas. « Nous avons décidé d'augmenter de 90 m³ les besoins journaliers de la Jirama en carburant, pour régler le problème du délestage, à Antananarivo », a indiqué François Gervais Rakotoarimanana, ministre des Finances et du budget, lors d'un entretien téléphonique, hier. En temps normal, le besoin journalier de la Jirama, pour la capitale et ses environs, s'élève à 240 m³. Avec cette augmentation la société consomme donc, 330 m³, par jour. Un plus effectif depuis deux jours donc. Le délestage qui sévit dans la ville des mille, depuis le début de la semaine, dure jusqu'à six heures dans certains quartiers. Pour expliquer la situation, le général Herilanto Raveloarison, ministre de l'Économie, assurant l'intérim à l'Énergie, jeudi, a parlé d'un problème d'étiage qui fait que la centrale hydroélectrique d'Ande­kaleka, tourne au ralenti. La Jirama n'ayant pas prévu le coup, donc, se retrouve en manque de carburant. « Il ne s'agit pas de donner plus d'argent à la Jirama. L'augmentation est prise en charge par le ministère qui traite directement avec les fournisseurs », explique le ministre Rakotoarimanana. À lui d'ajou­ter que lors d'un entretien entre les responsables de la Jirama et le directeur général du Trésor public, il a été indiqué à ce dernier, que ces 90 m³ de carburant, par jour, en plus serait suffisant « pour qu'il n'y ait plus de délestage dans la capitale ». Suffisant Une partie de la somme destinée à l'achat de carburant à la société d'énergie, pour le mois décembre a alors été affecté pour couvrir l'augmentation journalière actuelle. Ceci en espérant que les prévisions des responsables de la Jirama selon lequel, « en décembre nous serons en pleine saison des pluies et les besoins en carburant seront réduits ». François Gervais Rakotoa­rimanana souligne, en effet, que « nous ne pouvons faire des dépenses non prévu dans le budget de l'État ». La subvention allouée à la Jirama est à hauteur de 300 milliards d'ariary par an. Le ministre des Finances explique que contrairement à ce que pensent certains, il s'agit d'une prévision étatique que le Fonds monétaire international (FMI), a juste acté. La Loi des finances initiale prévoyait 240 milliards et apporté un rajout de 60 milliards d'aria­ry. « En principe, cette somme devrait largement suffire pour les besoins de la société », soutient le Grand argentier de l'État. Malgré le rajout en carburant, depuis deux jours, pourtant, des quartiers de la capitale et ses environs ont, encore essuyé les foudres du délestage, hier. Le Grand argentier lui-même en a fait les frais. Durant l'entretien téléphonique, il a fait état d'une coupure de plus de quatre heures. « L'on m'a expliqué qu'il s'agit d'une panne technique causée par la rupture d'un poteau électrique, suite à l'orage et les vents violents », est l'explication donnée par la société énergétique, rapporte-t-il. Si l'étiage est l'argument phare en saison sèche, la panne technique est la principale note tambourinée en période de pluie. Peu d'endroits d'Antananarivo et ses environs ont, pourtant, été balayés par l'orage, hier. Ce qui pourrait indiquer que le problème est ailleurs. À l'instar du ministre de l'Économie, jeudi, celui des Finances pointe, également, du doigt, des failles dans la gouvernance de la Jirama. Garry Fabrice Ranaivoson
Plus récente Plus ancienne