Cortège du premier ministre - La tête d’escorte calcinée avec trois Kalachnikov


La voiture ouvreuse du cortège de Christian Ntsay a fauché deux garçonnets à Ivandry. Les policiers à bord ont été agressés et le véhicule brûlé. Les nerfs à fleur de peau. Des individus en état d’énervement, se sont déchaînés sur la voiture ouvreuse du Premier Ministre Christian Ntsay, hier en début de soirée à Ivandry, sous l’influence d’une foule en colère. Ces scènes d’émeutes sont survenues en face du centre commercial La City Ivandry aux alentours de 19 heures. Immobilisée après avoir percuté de plein fouet deux gamins, en roulant à tombeau ouvert en sens interdit, la Toyota Yaris, tête d’escorte du chef du Gouvernement, a été encerclée par une cohue d’individus en furie. Plongées dans une atmosphère délétère, des individus ont mis le feu aux poudres en se jetant sur les éléments des forces de l’ordre armés, se trouvant à bord du véhicule impliqué dans l’accident. Alors que ces derniers ont évacué les lieux dans un sauve-qui-peut en s’engouffrant dans un taxi, la foule s’est abattue sur la voiture ouvreuse. Celle-ci a été renversée sur son flanc gauche pour être aussitôt incendiée. Abandonnés par les occupants de la voiture ouvreuse, trois fusils Kalachnikov calcinés ont été retrouvés à l’intérieur lorsque les sapeurs- pompiers, envoyés à la rescousse, ont eu raison des flammes, une quarantaine de minutes après que l’incendie criminel a été commis. Sécurisation Fragilisées par la chaleur, ces armes de guerre, couvertes de suie, ont été extraites des entrailles fumantes de l’épave réduite en amas de ferrailles inextricables, avec trois magasins de munitions garnis. Le chef du Gouverne­ment allait regagner sa résidence à Androhibe lorsque le drame s’est produit. « En arrivant au rond-point, non loin de l’hôtel Ibis, un léger embouteillage perturbait le trafic. Le cortège a du coup roulé en contre-sens, en empruntant la file des véhicules venant de la direction opposée, en passant de l’autre côté de l’îlot de séparation », relate Jean Désiré Ramanantena, un habitant d’Ivandry, témoin oculaire du drame. A moins d’un kilomètre de là, à la hauteur du centre commercial La City, la Toyota Yaris a happé les deux gamins. « Issus de familles nécessiteuses, les malheureux se ruaient vers un ressortissant étranger qui venait de faire des achats dans le supermarché du centre lorsque la tête de cortège a soudainement surgi à vive allure à leur gauche», confie pour sa part Elisa Ranaivoarisoa. Le pare-brise de la Toyota a volé en éclats. Alors qu’elle s’est arrêtée après sa course effrénée, les deux véhicules de sécurité ainsi que le tout-terrain qui conduisait le Christian Ntsay ont poursuivi leur route. En un éclair, l’Unité d’Intervention Rapide (UIR) et la police du huitième arrondissement ont établi un périmètre de sécurité et verrouillé les lieux du sinistre. D’autres policiers d’élite, une équipe d’enquêteurs, ainsi que des éléments équipés de dispositifs anti-émeutes, ont été à leur tour déployés sur place. Les deux enfants ont survécu, de source auprès du service des urgences de l’hôpital d’Ampefiloha. « L'un d'eux est hors de danger tandis que l'autre, dans un état plus préoccupant, reçoit à l’heure actuelle tous les examens et soins nécessaires avec la prise en charge entière », souligne par ailleurs un communiqué de la primature. L’enlèvement de l’épave a été effectué la nuit même.
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