Santé infantile - Des opérations sont reportées


Le bloc opératoire à Antananarivo refuse de soumettre des enfants à des inter­ventions chirurgicales. La pollution de l'air fragilise leur état de santé. Les chirurgiens du service de la chirurgie-pédiatrique du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA) à Ampefiloha seraient contraints de refuser l'opération de deux à trois enfants par semaine, actuellement. En plus de leur principale maladie, ces enfants sont aussi atteints de broncho-alvéolite. « Nous ne pouvons pas opérer un enfant présentant un problème respiratoire. Le risque de décès s'accroît à l’anesthésie, si les poumons sont bouchés. Il faut donc que les sécrétions soient évacuées avant l’opération du malade », explique le Dr Romain Aristide Rahelison, chef clinique du service, hier. Ce chirurgien-pédiatre n'hésite pas à parler de « recrudescence des bronchiolites et des broncho-alvéolites chez les enfants ». « Ce phénomène a été constaté depuis 3 ou 4 ans. La situation est encore pire, actuellement », indique-t-il. C'est la pollution de l'air qui détériorerait les voies respiratoires. « Ce phénomène est constaté partout dans le monde. Toutefois, chez nous, il est grave », continue-t-il. Il va jusqu'à affirmer que, désormais, « c'est la principale cause de l'asthme, si, en général, il résulte des facteurs prédisposant et congénitaux ». Effectivement, Antana­narivo figure sur la liste des villes les plus polluées du monde. Les bas quartiers, les tunnels et les endroits près des ordures seraient les lieux les plus exposés à ce risque, selon le Dr Hani­triarivo Rakotoson, chercheur au sein de l'Institut national des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN). Scooter polluant Cette recrudescence des problèmes respiratoires évoquée pourrait encore empirer en ce mois de septembre et octobre. « La période sèche est favorable au développement des particules, avec une dimension à l'ordre de micromètre. C'est très dangereux, car l'inhalation et l'aspiration de ces petites particules sont inévitables », indique ce chercheur. L'INSTN a déjà recommandé l'utilisation de l'essence sans plomb pour réduire la dégradation de l'environnement à Antananarivo. Mais cela ne suffira pas. Ce chercheur souligne que l'utilisation des scooters a également une part belle dans ce problème. « Il faudra arrêter d'importer ces motocyclettes à moteur deux temps. Ils n'utilisent pas de d'essence pure, mais mélangée avec de l'huile. C'est vraiment dangereux », souligne-t-il. Le Dr Romain Aristide Rahelison recommande, par ailleurs, aux parents de ne pas exposer leurs enfants aux échappements des motocyclettes. Il préconise, par ailleurs, le port de masque, la prévention idéale Miangaly Ralitera
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