Rame, rame ton bateau


Les offres sont alléchantes comme toujours, mais qu’en est-il vraiment de leur qualité ? Depuis maintenant deux mois, le service internet est de plus en plus problématique. Il suffit de voir les multiples discussions de ceux qui tentent de récolter les avis ici et là pour savoir qui, parmi les très peu nombreux opérateurs, pourrait avoir la meilleure offre. Depuis cette semaine, on a beau avoir le box avec souscription mensuelle, la clé internet prépayée en sus, il a été presque impossible de travailler normalement, voire travailler tout court. Certains opérateurs glissent dans un email très discret une augmentation tarifaire qui n’est pas du goût de ses clients, d'autres font la sourde oreille face aux plaintes. Jusque-là, aucune explication n’a été apportée en réponse aux grognements des utilisateurs. Si vous êtes assez courageux pour appeler le service clients, les réponses restent toujours les mêmes. Après avoir perdu des minutes et des crédits de communication pour expliquer et re-expliquer ce qui se passe, la personne en conversation avec vous semble avoir été formatée pour dire que : « nous avons bien reçu vos observations, nous les transmettrons aux responsables ». Pourtant, aucun responsable ne vous rappellera. Pire, vous allez rappeler, refaire les mêmes explications car la personne qui a été en conversation avec vous n’est plus là ou ne se souvient même plus de vous. En attendant, votre travail est complètement bloqué. Car malgré toute la bonne humeur du monde, quand arrivé le matin au bureau vous essayez de vous y mettre et qu'internet n’est pas capable d’ouvrir un seul de vos emails, votre journée se termine sans aucun résultat. Si vous employez des dizaines, des centaines de personnes, et que votre entreprise est dépendante de la connexion internet, vous ne pouvez que faire faillite en deux mois. C’est tout à fait pareil pour les petites structures. Si vous êtes un artisan et que vous avez besoin de consulter votre boîte email pour votre travail, c’est la même chose. Certains élisent donc bureau dans les cafés où internet semble avoir meilleure mine. Seulement, depuis, les factures de cafés s’additionnent et s’accumulent et deviennent aussi élevées que la facture mensuelle de la connexion que vous devez toujours payer même si elle ne fonctionne pas. Pour couper court aux vols d’internet qui se produisent quand les clients préfèrent rester sur le parking et utiliser quand même la connexion ; cafés et autres changent maintenant les codes wifi presque quotidiennement. Depuis quelques jours, cette formule « bureau dans les cafés » ne marche plus car, même dans ces établissements, la connexion est devenue intermittente. À en croire les publicités ici et là, internet est à gogo et à prix mini à Madagascar. Mais à voir la colère des utilisateurs, tout le monde rame. Le seul droit du consommateur est d’attendre sans poser des questions malgré une grande insatisfaction. Les institutions qui doivent surveiller la qualité des offres ne sont-elles pas au courant ou font mine de ne rien voir ? Car il ne s’agit pas simplement de contenter et d’apaiser les utilisateurs. Les impacts sur la productivité de nos entreprises sont en jeu. Qui dit baisse de productivité dit diminution des bénéfices et des performances. Comme les factures, qui sont déjà élevées, augmentent alors, que les moyens pour travailler sont handicapants, les boîtes ne peuvent que subir des torts. Si cela continue, des emplois seront très bientôt remis en question. Il est temps que la redevabilité et la transparence dans le secteur de la communication se fassent. En attendant, ramons (comme la connexion), on est tous dans le même bateau ! Par Mbolatiana Raveloarimisa
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