Crise - La refondation conjuguée à toutes les sauces


La refondation est à la mode. Tout le monde en parle soit pour l’encenser soit pour la fustiger. Il n’y a pas un cercle où on n’en parle pas. Certains parlent à tort et à travers autour de ce sujet. D’autres ont du mal à le cerner. Mais il ne laisse personne indifférent et on n’en a jamais autant parlé que durant cette crise. La déliquescence de la société fait que beaucoup éprouvent le besoin de revenir à la source pour retrouver les valeurs intrinsèques et culturelles d’antan. Mais ils ne savent pas comment s’y prendre. Tout le monde y va de son inspiration. D’autres voies condamnent également la refondation et la qualifient de concept creux sans contenu, d’idées abstraites et éculées. Le fait est que jusqu’ici seul le parti ADN d’Edgard Razafindravahy, partisan de la refondation dès les premières heures, a pu mettre un corps à cette idée. Tout est détaillé dans un livre où la refondation est structurée et concrétisée par des dispositions sociales. Tout part ainsi des fokontany ou des fokonolona, base de la société. La refondation attribue toute son importance aux fokontany et aux notables qui les composent. Tous les problèmes doivent d’abord être réglés à ce niveau pour alléger la Justice. La refondation prévoit d’ailleurs un tribunal itinérant avec un double objectif. Limiter les allées et venues de ceux qui ont affaire au tribunal et surtout limiter voire éliminer la corruption. De fil en aiguille, la refondation redistribue les responsabilités et le pouvoir à chaque échelon social. La refondation incarne la décentralisation effective, dénomination galvaudée. L’ADN préconise plutôt le fédéralisme approprié comme base de programme de développement où le pouvoir financier et administratif est une réalité au niveau des collectivités. Pour l’ADN, la refondation n’est pas une vue de l’esprit ou un caprice politique, mais une conviction sur laquelle se base toute la conception du pouvoir et du développement.
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