Police de la route - Haro sur les gendarmes corrompus


Tolérance zéro pour les gendarmes tentés par la corruption sur les routes nationales. Vingt-quatre gradés ont été jetés en prison. Fin d’avertissement. Après quelques mois de sensibilisation et de persuasion au sein du corps de la gendarmerie nationale (GN), le commandement passe maintenant à la chasse aux militaires corrompus. « Osez dénoncer avec une preuve ceux qui cherchent toujours à soutirer de pot-de-vin aux automobilistes. Mais pour tous usagers de la route, soyez aussi en règle », a conseillé le général de brigade Manassé Jean Mananga, directeur de l’organisation et de l’emploi, près du commandement de la gendarmerie nationale, hier, lors d’une conférence de presse au toby Ratsiman­drava. Depuis 2016 où le service anti-corruption de la GN dirigé par le lieutenant-colonel Haja Ralaikoto a été mis en place, trois cent trente-neuf cas de corruption impliquant des gendarmes ont été enregistrés, suivis d’une enquête judiciaire. Parmi les suspects, vingt-quatre d’entre eux ont été dépouillés de leurs grades et placés sous mandat de dépôt jusqu’à ce qu’ils comparaîtront à la barre du tribunal. « La lutte contre la corruption suivant les ordres donnés par le secrétaire d’Etat chargé de la GN est renforcée afin d’atteindre l’objectif fixé qui est une gendarmerie propre. Cette lutte figure parmi les points de la politique générale de l’Etat (PGE) », a précisé l’officier général. « Donc, pour nos militaires, abandonnez dorénavant les mauvaises habitudes, les comportements déviants et les incivilités », a-t-il tonné. Le service en question reçoit les dénonciations et plaintes des victimes ou témoins des actes de corruption épinglant des hommes de la GN. Responsabilité partagée Toute information, dont la source est entièrement protégée, doit être signalée au numéro vert 119 qui joindra directement la brigade ou compagnie la plus proche. Elle peut également être transmise aux 034 14 013 88, 034 14 006 85 ou 034 14 014 85. «Ces numéros sont surtout disposés à donner des conseils s’il y a des questions », a indiqué le lieutenant-colonel Haja. Ce nouveau concept de tolérance zéro concerne à la fois la police de la route, les transporteurs, les routiers et les automobilistes. La corruption implique deux personnes, le corrupteur et le corrompu. « Pour les voyageurs, ils ont droit de recommander au chauffeur la loyauté. Si celui-ci donne un pot-de-vin à un gendarme, c’est parce que son véhicule n’est pas en règle. Cela pourrait provoquer un accident. Un fait que les passagers auraient pu éviter, à ce moment-là, le pire », a expliqué le directeur de la sécurité et des renseignements (DSR) de la GN, le colonel Ravoavy Zafisambatra. Cette lutte incombe à tous et la gendarmerie a franchi le Rubicon sur ce point là.  
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