Armandine Feno - « Les marchés publics sont balisés »


Face à la polémique créée par la publication sur le site de l’Autorité de régulation des marchés publics, des montants des marchés publics de l’année 2016, Armandine Feno, responsable des marchés publics au ministère de l’Économie et du plan, apporte des éclaircissements pour l’opinion. • Plusieurs anomalies sur le montant des marchés ont fait le scandale récemment dans le pays ? Les autorités contractantes étaient pointées du doigt en commettant des erreurs dans la saisie des informations ? Pourquoi ? - Il n’y avait pas lieu à faire un drame sur cet incident. Des erreurs peuvent survenir mais on fait tout pour les détecter avec plusieurs vérifications. Cela peut arriver. Et il faut absolument détecter les erreurs étant donné que les procédures sont bloquées et nous ne pouvons pas avancer. C’est assez courant. En cas de détection d'anomalie, nous contactons directement l’Autorité de régulation des marchés publics ,preuve à lappui, pour une éventuelle modification. Les erreurs ne comportent pas uniquement des montants exorbitants, comme véhiculés dans la presse ou les réseaux sociaux, mais aussi des dépenses à moindre coût ne correspondant pas au mode de passation de marché. En d'autres termes, il n’y a pas que des zéro en trop, mais des zéro . Plusieurs balises sont mises en place afin d'éviter toutes dépenses faramineuses dans les marchés publics et pour éviter les abus. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter étant donné que seuls les documents sur papier dont nous . disposons contiennent les vraies informations sur les marchés. Même s’il y a erreurs, il y a les documents écrits qui comportent toutes les données. Et les erreurs restent au niveau du Sigmp et ne vont pas jusqu’au paiement. • Quelles sont ces balises ? Sont-elles infaillibles ? - La passation de marché est une procédure complexe et longue. Le dossier passe sous les yeux vigilants de plusieurs entités à savoir ainsi que la Commission natione du marché le contrôleur financier, les ordonnateurs secondaires, le Trésor public. Ils sont tous appellés à contrôler la moralité des prix. Le logiciel SIGMP intègre des fonctionnalités spécifiques permettant d'éviter toutes tentatives de fraudes lors de la saisie des informations. Même le Trésor public peut refuser le paiement d’une prestation s’il trouve des incohérences dans les montants. Il est interdit pour une ligne de crédit donnée de faire un dépassement de crédit dans le budget d’exécution. • Mais des anomalies ont quand même eu lieu ? Où se situent les failles? - Bien que certaines informations publiées sur le site de lARMP comportent des informations erronées, les documents physiques en notre possession contredisent ces montants. Concer­nant particulièrement le ministère de l’Économie et du plan, le site de l’ARMP a publié un montant de 1.999.400.000 ariary au lieu de 1.999.400 ariary pour la réparation d’une voiture que votre journal a, d’ailleurs, publié. Je vous signale que le service concerné du ministère ne dispose que d’un budget de 7.000.000 d’ariary pour la rubrique entretien et réparation qui comprend aussi bien les véhicules que les machines, les mobiliers ou le matériel informatique. On a pris soin d’apporter les documents pour rectifier ce qui a été fait. Je salue ici le courage et les travaux effectués par l'autorité de régulation des marchés publics (ARMP). Malgré les moyens à sa disposition et le volume du travail qu’elle a accompli, elle a réussi à tenir son pari de publier, le mardi, des informations fiables et vérifiées. Son équipe n’a pas connu de week-end pour parvenir à ce résultat. Il faut la comprendre s’il y a quelques problèmes.Les milliers de marchés passés en 2016 étaient vérifiés minutieusement. • La passation de marché est encore méconnue du grand public. Pourriez vous expliquer en quelques phrases les procédures ? - L’État fait appel à des prestataires ou fournisseurs pour des travaux de prestations. La sélection du prestataire se fait via un appel public dont le mode de passation dépend en général au montant estimatif du marché. La Personne responsable des marchés publics (PRMP) procède à l’attribution du marché en se basant sur le rapport d’évaluation la Commission d’Appel d’Offres (CAO). Propos recueillis par Lova Rafidiarisoa
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