De grands hôpitaux pour assurer la santé à Tana


Pour concrétiser la politique d’amélioration sanitaire de la population tananarivienne, une organisation sanitaire est mise en œuvre. Elle se base surtout sur des structures et des infrastructures centrales et au niveau des arrondissements (lire précédentes Notes). Parmi celles-ci, la plus importante est sans doute l’hôpital principal de l’Assistance médicale indigène (AMI) de Befelatanana, Hôpital Joseph Raseta. Le grand établissement d’envergure nationale comporte en 1952, l’École de médecine et de pharmacie qui compte une centaine d’élèves répartis en cinq années de cours. L’École de sages-femmes, elle, enregistre une cinquantaine d’élèves pour trois années d’études. L’Hôpital principal de l’AMI proprement dit est constitué de dix services cliniques ayant au total 991 lits, cinq services techniques, six services d’exploitation et un Centre de stomatologie doublé d’une École dentaire. Le Centre d’appareillage, d’orthopédie et de rééducation est créé dans l’enceinte de l’établissement à la fin de 1949. Sa principale mission est de fabriquer des appareils orthopédiques destinés aux enfants atteints de séquelles de la poliomyélite, aux invalides de guerre, à ceux de l’Assistance médicale, et aux particuliers victimes d’accidents. En 1952, le personnel de ce service comprend un médecin des troupes coloniales, un chef d’atelier contractuel et deux mécaniciens spécialistes en prothèse et orthopédie. Dans l’ensemble des services, travaillent trois mille personnes environ dont une trentaine de médecins, une centaine d’infirmiers et infirmières, neuf sages-femmes. Le nombre de malades traités est de l’ordre de 9 000. Le second établissement sanitaire est l’Hôpital colonial de Tananarive (le CHU de Soavinan­driana, autrement appelé Hôpital Girard et Robic). Il est fondé sous Ranavalona III et s’est depuis grandement développé. En 1952, il est constitué de six pavillons d’un total de 289 lits, six services techniques, les services d’exploitation et ceux administratifs, en tout une centaine de personnes dont cinq médecins, deux pharmaciens, deux sages-femmes, une soixantaine d’infirmiers et infirmières. Le nombre de journées d’hospitalisation dépasse soixante dix mille en une année, quinze mille celui des examens de laboratoire, un millier celui des interventions chirurgicales. Le Lazaret central d’Ambohimiandra est destiné, en 1952, à l’isolement et au traitement des malades atteints de peste, ainsi que des contacts, notamment de peste pulmonaire, qui doivent être placés sous surveillance médicale pendant dix jours. Ces malades et ces contacts proviennent non seulement de la ville et de la banlieue, mais encore des districts limitrophes dans un rayon de 100 à 150 km. Douze cas de peste pulmonaire, dont onze guérisons, y sont traités en 1951. Le Lazaret comprend quatre bâtiments d’isolement contenant 160 lits par chambre de huit lits et un pavillon de traitement avec douze chambres séparées pour douze malades isolés. Outre les pesteux, le Lazaret peut également recevoir les porteurs de germes de maladies transmissibles comme la diphtérie, la méningite cérébrospinale, ou les cas de contact de poliomyélite qu’il est indispensable d’isoler pour éviter la propagation de l’affection. L’Hôpital des enfants de Tsaralalàna comporte cinquante six lits pour enfants, et est doublé d’un dispensaire et d’un service « Goutte de lait ». Cinq médecins, une dizaine d’infirmiers et infirmières hospitalisent 12 000 enfants par an, donnent 65 000 consultations et assurent la distribution à 400 enfants d’environ 20 000 litres de lait. Les maladies traitées en majorité sont la bronchopneumonie, le paludisme et l’athrepsie. La clinique privée Saint-François d’Assises à Ankadifotsy réunit aussi quarante lits et un bloc opératoire. Des organismes et services sanitaires complètent cette organisation sanitaire d’Antananarivo. Le plus important est l’Institut d’hygiène sociale qui compte quatre services chargés respectivement du paludisme, de la lutte antivénérienne, de la lèpre et de la tuberculose. Ils sont pourvus de laboratoires modernes. Outre ses recherches sur la propagation de la maladie, le Service antipaludique s’occupe du contrôle de la lutte anti-anophélienne et de la chimioprophylaxie sur l’ensemble du territoire. Il compte aussi un service de l’Inspection sanitaire des 118 écoles de la ville et des cantines scolaires médico-sociales, ainsi qu’un dispensaire d’hygiène générale auquel sont rattachés l’École des infirmières-visiteuses et le Bureau central des infirmières.
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