Plage de Morondava - Zizanie autour d’une extraction de sable


Pointées du doigt. Les autorités locales de Morondava, la préfecture, la région et la commune ne sont pas tous responsables. Un opérateur touristique local a emprunté les engins du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) pour pouvoir extraire du sable sur la plage de Nosy Kely, Morondava, afin de renflouer le soutènement de ses infrastructures hôtelières, en construction. Un acte condamné fermement par la présidente du conseil municipal, Pulchérie Davidson. « Je dénonce avec vigueur et avec fermeté les opérations d’extraction de sable sur la plage de Nosy Kely, réalisées par monsieur Richard S., qui entend consolider la construction en cours de son hôtel situé sur le littoral de ce même quartier », fait-elle savoir le 2 février. Toujours d’après ses explications, le prélèvement de sable constitue une menace pour le littoral et tout l’écosystème, rendant encore la ville de Morondava, plus vulnérable. Le transfert de sable à des fins personnelles est décrit par l’interlocutrice comme un acte « scandaleux ». Le sable extrait par l’opérateur se trouve à une quinzaine de mètres de son bornage. Ce qui revient à dire que cela relève d’un espace public. D’autres sources viennent contredire la présidente du conseil municipal de Morondava en argumentant que l’opérateur n’a pas intentionnellement extrait du sable, mais « nettoyé la plage qui se trouve devant son hôtel ». En tout cas, les engins du BNGRC ont été utilisés pour le faire. Le chef de la région Menabe, Gilbert Romain, précise pour sa part que c’est la préfecture qui a donné l’autorisation de faire sortir les engins du BNGRC. « Un comité de gestion de ces matériels a été mis en place. Toute demande d’utilisation des engins doit passer par moi, le préfet et le directeur régional des Travaux publics. Mais le fait est que l’opérateur est allé directement voir le préfet pour demander l’autorisation d’arranger le sable et les rochers devant son hôtel. L’on m’a informé après que du sable est prélevé sur la plage faisant face à son hôtel, et j’ai fait immédiatement cesser la navette du camion sur la plage », explique-t-il. Le préfet indique, quant à lui, que c’était pour un motif de nettoyage de la plage que la demande a été accordée et par la mairie. Celle-ci rétorque que le nettoyage des plages ne se fait pas avec un engin, mais avec des pelles, râteaux et balais. Tous se renvoient la balle. Toujours est-il que le permis de construire de l’hôtel à trois étages sur la plage de Nosy Kely a été accordé à l’opérateur par la présidence du conseil même si celui-ci s’annonce comme un investissement à risque.  
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