Primature - Christian Ntsay bien parti pour rester


Andry Rajoelina n’attendra visiblement pas la nouvelle Assemblée nationale pour nommer le Premier ministre. Christian Ntsay est ainsi bien placé pour succéder à lui-même. Toutes les circonstances lui sont favorables. Pourquoi chercher midi à quatorze heures ? Le Président Andry Rajoelina a le Premier ministre qu’il faut à la place qu’il faut pour diriger son premier gouvernement. Proposé par Andry Rajoelina lui-même à l’insu du Mapar pour être le Premier ministre de consensus à l’issue des évènements du 21 avril 2018 et des revendications des soixante-treize députés, Christian Ntsay a accompli parfaitement sa mission, celle d’organiser une élection transparente et acceptée par tous. Ce que la HCC semble confirmer dans son verdict qui a donné Andry Rajoelina, celui à qui il doit sa nomination, vainqueur. Pourquoi donc changer un duo gagnant ? Le Président Andry Rajoelina a fait le bon choix en misant sur l’homme de la situation qui a dû gérer tant bien que mal la cohabitation TIM-Mapar au sein du gouvernement. Il su montrer son autorité en réinstaurant les plaques rouges pour les voitures administratives, en interdisant aux autorités et responsables de l’État de participer aux propagandes. Autre atout qui milite en faveur de la reconduction de Christian Ntsay à Mahazoarivo, le score de Andry Rajoelina réalisé à Antsiranana et dont le Premier ministre est originaire. En termes de pourcentage, le score du Président dans la région Diana a été un record. Pour ceux qui aiment les calculs et la logique arithmétique, le choix s’impose de lui-même. C’est l’argument avancé, d’ailleurs, par le Fitefa, l’association des natifs du Nord présidé par Johnfrince Bekasy au cours d’une conférence de presse, vendredi. Le Fitefa revendique un Premier ministre originaire du Nord. Promesses à tenir Au plan constitutionnel, le Premier ministre doit être proposé par le parti majoritaire à l’Assemblée nationale, autrement dit Mapar. C’est, d’ailleurs, grâce à cette disposition que le choix du Premier ministre de consensus échut à Andry Rajoelina. On voit donc mal les députés Mapar choisir une autre personne que celle qui a été sélectionnée par leur chef. Si c’était ainsi, ce serait une grosse cacophonie. Comme le mandat des députés expire le 5 février selon un avis de la HCC du 16 février 2018, alors que la proposition du nom du futur Premier ministre doit se faire en session ordinaire ou extraordinaire, il serait plus probable que Rajoelina continue avec celui qui lui a porté chance. D’ailleurs, le nouveau ou l’ex-nouveau Premier ministre ne peut pas être tenu responsable devant une Assemblée nationale qui ne l’a pas proposé et qui ne sera mise en place au plus tôt qu’au mois de mai. On n’est plus dans le schéma de 2014 où il a fallu demander l’avis de la HCC à propos du fameux article 54 de la Constitution relatif à la nomination du Premier ministre qui avait fait polémique. On a mis deux mois avant d’avoir un Premier ministre proposé par le groupe majoritaire HVM selon l’avis de la HCC. Depuis l’année dernière, la HCC s’est ravisée en donnant ce privilège au Mapar. Il reste donc un problème de calendrier à régler. Mais à l’allure où il va, le TGV va mettre d’emblée le turbo pour mettre sur les rails le projet IEM afin de faire taire ses détracteurs. À preuve, l’organisation des cérémonies d’investiture et de passation de pouvoir a été réglée comme du papier à musique. Les invitations ont été envoyées au lendemain même de la proclamation officielle des résultats par la HCC. Tout marche comme sur des roulettes sur la lancée d’une campagne électorale entamée sur les chapeaux de roue sans le moindre couac. Reste à savoir par où le Président Rajoelina va commencer les projets annoncés durant la campagne électorale. Il avait affirmé qu’il allait commencer, dès sa prise de pouvoir, pour ne citer que la restitution des terrains soi-disant spoliés par Ravalo­manana aux paysans à Vohidiala. Les électeurs piaffent d’impatience de voir les premiers coups de pioche. Herisetra
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