« Laissez nous juste travailler »


Nous avons écrit cette lettre puisque nous ne savons plus à qui d'autre s’adresser pour que notre voix puisse être entendue. La voix de simples travailleurs, de simples Malgaches qui gagnent leur vie et celle de leurs familles par la sueur de leurs fronts. Aujourd’hui, nous risquons en permanence de perdre tout ce que nous avons de plus important : notre maison et notre travail qui nous permettent de manger et de subvenir à nos besoins chaque jour. Nous et nos proches vivons à Brieville. Nous travaillons dans une usine qui appartient à l'entreprise nationale Kraomita Malagasy SA. Cette année, nous avons été dans une situation très difficile. Nous, les simples travailleurs, ne comprenons pas très bien pourquoi notre entreprise est devenue très endettée mais le fait est qu’elle s’est retrouvée dans une situation de crise. Dans les mines de Brieville, les travaux ont été suspendus, les employés n’ont plus été payés pendant plusieurs mois et l’électricité qui alimente nos foyers a même été coupée. Heureusement, la situation a changé depuis quelque temps. Nous avons commencé à être payés et l’entreprise a pu, à nouveau, acheter des médicaments pour soigner les malades et du carburant pour faire fonctionner les groupes et rétablir l’électricité pour la ville. Après plusieurs mois d’incertitude, nous avons repris nos activités et nous assurer d’un revenu à la fin du mois pour nourrir nos familles. Malheureusement, cette embellie est à nouveau menacée depuis quelque temps et la précarité guette à nouveau les employés de la Kraoma. Des personnes malintentionnées qui se trouvent à Antananarivo veulent ramener notre entreprise dans une situation de crise en empêchant les gens de Brieville de travailler. Toutes les activités y sont à nouveau suspendues tandis que ceux qui veulent travailler sont menacés d’être virés et même de mort. Il existe des points de discorde dans la relation entre les investisseurs. Des techniciens russes sont venus pour aider notre usine de Brieveille à être plus performante, plus moderne et plus sécurisée. Une société conjointe a été créée par les Russes et la Kraoma dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant pour Madagascar. Ce qui avait, d’ailleurs, permis très vite de résoudre les problèmes financiers comme le paiement des salaires et des dettes. La direction de l'entreprise a exigé que la production à l’usine soit suspendue. Elle nous a juste demandé d'arrêter le travail et qu’elle ne nous payera plus pour des raisons que nous ignorons. Son excellence Monsieur le président Rivo Rakotovao a entendu notre voix et nous a invités à une réunion à laquelle il avait aussi invité les dirigeants de Kraomita Malagasy SA. Nous tenons donc ici à s’adresser à lui directement : Monsieur le président, nous sommes très reconnaissants que vous ayez pu entendre la voix de simples travailleurs. Merci de ne pas arrêter le travail de notre usine. Nous vous demandons de tout faire pour que la crise ne reprenne plus à Brieville, afin que nous puissions continuer à travailler pour nos enfants. Il est clair pour nous maintenant que les personnes qui exigent de fermer notre usine au plus haut niveau sont les mêmes personnes qui interfèrent à son fonctionnement et qui organisent des grèves sans raisons valables. Monsieur le président, on veut juste travailler et nos enfants doivent manger! Nous en avons assez que des gens nous exploitent pour leurs propres intérêts. Nous ne comprenons pas leurs objectifs, nous ne sommes que de simples travailleurs mais s'il vous plaît, aidez-nous. Monsieur le président, vous comprendrez que nous ne pouvons pas signer nommément cette lettre. Nous avons peur pour notre vie, pour notre travail, peur de revivre le cauchemar que nous avons déjà vécu durant plusieurs mois. par des employés de Brieville
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