Remblayage illicite - Risque accru d’inondations à Antananarivo


Des hydrauliciens tirent la sonnette d’alarme sur les remblayages qui pullulent dans la ville d’Antananarivo. Ils présentent un risque accru d’inondations. Des habitants de la ville d’Anta­nanarivo risquent de revivre le cauchemar des inondations, en cette saison des pluies. Les remblayages prennent de l’ampleur, malgré les multiples avertissements des techniciens du danger que cela représente. A Soavi­masoandro, une opération de remblayage s’effectue depuis près de deux semaines, sur une propriété clôturée. Juste à côté, pourtant, les travaux ont été suspendus lors de la chasse menée par le ministère de l’Amé­nagement du territoire et des services fonciers aux auteurs de remblai illicite, au mois de juillet. À Andra­no­bevava, une partie du marécage est aussi surélevée. Des camions font le va-et-vient dans ces quartiers, chaque nuit, pour transporter les masses de terre. À Ankorondrano Andrano­mahery, à Andohatapenaka, les propriétaires des terrains remblayés illicitement commencent à y construire des maisons, sans trop réfléchir au système d’évacuation. «Plus on bouche les terrains dans la plaine d’Anta­na­narivo, plus le risque des inondations s’accroît. La capitale a déjà connu cette catastrophe du temps où les remblayages se faisaient rares. On ne peut s’attendre qu’au pire, avec ces nombreux terrains surélevés», interpelle un hydraulicien. à suspendre Un technicien au sein du ministère de l’Aménagement du territoire et des services financiers qui reconnait la hausse de cette opération illicite, explique, d’ailleurs, qu’aucun de ces remblayages dans la ville d’Antana­narivo n’est autorisé. « On doit, d’abord, attendre l’élaboration du Plan d’urbanisme directeur (PUD) qui est en cours, pour prévenir la montée des eaux», précise-t-il. Son département semble négliger ce détail technique. Le secrétaire général du ministère de l’Aménagement du territoire et des services fonciers, Joseph Ramiaramanana a donné le feu vert à des opérations dans la ville, à l’instar d’un terrain à Mahatony Ivandry, au mois d’août. Ce remblayage aurait obtenu l’avis favorable de la commune urbaine d’Antana­narivo, l’Autorité de protection de l’inondation des plaines d’Antana­narivo (Apipa), l’office national de l’environnement. Pour les techniciens, il est hors de question que ces opérations se poursuivent dans la ville d’Antana­narivo. « Techni­quement parlant, cela nécessite une étude approfondie, essentiellement, de celle du système d’évacuation. Je suis certain que ces autorisations délivrées ne sont que des formes pour pouvoir commencer le projet », dénonce l’hydraulicien.  
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