Conjoncture électorale - Une campagne d’arrière garde


Une campagne parallèle. C’est ce que mène une partie des candidats à la présidentielle et quelques acteurs politiques. Alors que la propagande pour briguer le siège de Président de la République bat son plein chez certaines écuries politiques, ces candidats font campagne pour la réouverture de la liste électorale. Ils étaient six prétendants à la magistrature suprême, hier, pour déposer une requête auprès de la Haute cour constitutionnelle (HCC). Ils requièrent à cette institution judiciaire qu’elle « ordonne », à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), de rouvrir la liste électorale « pour y intégrer les omis », et y enlever ce qu’ils estiment être « des électeurs fictifs ». Ce collectif de candidats annoncé au nombre de vingt-deux, mais dont moins d’une dizaine s’affiche publiquement, jusqu’ici, martèle cette revendication depuis le début de la campagne électorale. Ils réclament, aussi, que la liste des bureaux de vote soit accessible au niveau des Fokontany. Ces prétendants à la présidence de la République affirment, pourtant, qu’un report de l’élection ne figure pas parmi leurs intentions. Seulement, la CENI a déjà indiqué que si l’on souhaite tenir la présidentielle à la date indiquée du 7 novembre, une réouverture de la liste électorale n’est plus possible. La Commission affirme, par ailleurs, que la loi dispose le gel de la liste et qu’elle ne compte pas déroger à la loi. Une réplique réaf­firmée par maître Hery Rakotomanana, président de la CENI, en réponse à la presse, hier. Sécession Tandis que des candidats font campagne pour la révision de la liste électorale, saisissant la balle au bond, des formations politiques en profitent pour réclamer « un changement du gouvernement, une recomposition de la CENI et celle de la HCC ». Un message martelé dans des publications sur les réseaux sociaux, depuis deux jours. Ce message accompagne, aussi, des partages des actions faites par le collectif des candidats par des comptes « fake », vraisemblablement. Réagissant sur le sujet dans un entretien téléphonique, Thierry Rakotonarivo, vice-président de la Commission électorale, déclare, « ceux qui revendiquent la recomposition de la CENI ou du gouvernement devraient dire franchement ce qu’ils cherchent, puisque cela mène forcément à un report des élections ». La procédure complexe relative à l’élection ou la nomination des membres de la CENI implique qu’une recomposition de cet organe électoral impactera sur le calendrier électoral. Pareillement, s’il s’agit de la HCC. Si une partie de la classe politique engage le débat sur un terrain institutionnel, d’autres affirment carrément une action « sécessionniste ». Ils ont décrété la création d’un « Fanjakana Gasy », qui pourrait être traduite par « Royaume Gasy ». Cette initiative est tambourinée dans les débats politiques, médiatiques et sur les réseaux sociaux, depuis un certain temps. Bien que les autorités affirment que cet acte contrevient au principe d’État unitaire et Républicain affirmé par l’article 1er de Constitution, et punie par le code pénal, personne ne semble agir pour taire ces velléités sécessionnistes. Un des points affirmés par ceux qui sont derrière cette démarche est de « tout faire pour arrêter le processus électoral ».  
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