Présidentielle - Rajaonarimampianina, un candidat affaibli ?


L’ancien président de la République se montre confiant à l’orée des élections. Il faudra pourtant mettre les bouchées doubles lors de la campagne électorale. À très bientôt. C’est avec ces mots que Hery Rajaonarimampianina, ancien président de la République, a conclu son dernier discours au palais d’État d’Iavoloha, hier. Une chute pour indiquer, vraisemblablement, la confiance du chef d’État démissionnaire en sa prétention de briguer un deuxième mandat à la magistrature suprême. La cérémonie de passation de service entre Hery Rajaonarimampianina et Rivo Rakotovao, président par intérim, s’est tenue au palais d’État d’Iavoloha, hier. Un acte qui met définitivement un terme au mandat présidentiel du favori du parti Hery vaovao ho an’i Madagasikara (HVM). Il devrait, désormais, se concentrer sur sa campagne électorale. La manière dont l’ancien locataire d’Iavoloha compte séduire est, pourtant, incertaine. Bien qu’il défende avec véhémence son bilan, des nuages de critiques ont trusté le quinquennat de Hery Rajaonarimampianina. Sur sa page Youtube, il a affirmé qu’il compte faire de son travail, son principal argument de campagne. « Nous sommes partis de loin. Défendons nos acquis. Ne parlons plus de ce qui n’a pas été fait, mais plutôt de ce qui ont été réalisé. Ne regardons pas en arrière. Allons toujours de l’avant, gardons le cap sur l’avenir », a-t-il encore déclaré, hier. À entendre ses allocutions et au regard de la page d’accueil du site www.hery2018.com, qui pourrait être le portail web de sa campagne, « défendre les acquis et la continuité », pourraient être les mots clés de la propagande de l’ancien Président. À l’instar des dernières semaines de son mandat, il pourrait ainsi, se mettre à enchainer les tournées pour que ses arguments soient audibles au milieu des feux croisés de ses adversaires et de ses détracteurs. Nouvelle donne À partir de l’annonce de sa candidature, le 17 août, le porte-étendard des Bleus dans la course présidentielle a engagé un sprint d’inauguration dans plusieurs localités du pays. Sur sa page Youtube, il a été soutenu que les infrastructures construites sont nombreuses au point de ne plus avoir eu assez de temps pour les inaugurer. « Je reviendrais pour parler avec vous, la population, pour qui nous avons construit ces infrastructures », a-t-il ajouté. Avec des tournées tonitruantes aux allures de précampagne, l’ancien président de la République a surfé sur les inaugurations pour soigner son capital populaire. Puisqu’il était encore Président en exercice, comme aime le souligner ses partisans, les shows politiques qui agrémentaient les tournées présidentielles officielles devaient alors, de prime abord, être aux frais du contribuable. Maintenant qu’il a quitté le cocon d’Iavoloha et les prérogatives qui vont avec, la transparence sur les fonds de campagne s’impose au candidat Rajaonarimampianina, au même titre que ceux de ses adversaires dans la joute électorale. « Nous nous sommes préparés pour les élections depuis longtemps », a soutenu Rivo Rakotovao, qui est l’ancien président national des Bleus, dans une interview, publiée la semaine dernière. Lors de l’annonce de sa démission de la présidence du HVM, l’actuel chef d’État par intérim a souligné tout haut le fait que préparer une bataille électorale implique, également, le volet financier. Les observateurs pourraient, toutefois, porter leurs regards sur les origines des moyens de campagne du candidat Rajao­narimam­pianina, étant donné qu’il est le Président sortant. Il y a, aussi, le fait que sa formation politique a dominé le pouvoir durant le quinquennat. La famille politique aura, par ailleurs, un rôle majeur dans la quête d’un second mandat pour Hery Rajaonarimampianina. Lors de la présidentielle de 2013, il a été soutenu par Andry Rajoelina, alors président de la Transition, et ses ouailles. Son statut de chef d’État lui a, jusqu’ici, permis de s’imposer dans l’arène politique. Comme il est démissionnaire, la donne change. Bien qu’il ait fait un bon score aux communales et une razzia aux sénatoriales, les rangs du HVM se sont, toutefois, effrités au gré des changements de gouvernement et lutte de leadership interne. Les ténors des Bleus sont, du reste, au sein du pouvoir Exécutif, donc interdits de campagne.
Plus récente Plus ancienne