Letchis - Les producteurs locaux laissés pour compte


Pleine saison et les retombées tardent à se faire ressentir. Les producteurs de la région Atsinanana tirent la sonnette d’alarme par rapport aux blocages qu’ils rencontrent dans le commerce de leurs produits. «Le prix du letchis est fixé par les collecteurs entre mille et mille quatre cent ariary le kilo auprès des producteurs. Arrivé en Europe, ce même letchi se vend sur une moyenne de vingt euros. Imaginez le gap et le manque à gagner auprès des producteurs locaux», s’insurge Edwige Raharisoa membre du groupement des femmes entrepreneurs de Toamasina. Le même cas est constaté sur les autres produits faisant la renommée de la région Atsinanana à l’instar du girofle, la vanille ou encore la cannelle. Tous les avantages vont dans les poches des collecteurs. De leur côté, les producteurs sont pourtant sommés de respecter les normes internationales afin que leurs produits soient crédibles sur le marché international, surtout européen. Cependant, «ces normes nécessitent de coûteux investissements. Tant sur les transports, le conditionnement ou encore la manutention alors que les prix d’achat restent au plus bas. Il serait intéressant que ce soient les autorités qui fixent ce prix minima d’achat dans un élan de protectionnisme mais les doléances des producteurs de base sont rarement prises en compte par l’Etat qui préfère écouter les groupements professionnels majoritairement constitués d’opérateurs étrangers», conclut Edwige Raharisoa.  
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